Ah, le Maroc ! Une terre de couleurs vibrantes et de sourires accueillants. Un lieu où l'innovation est censée fleurir, surtout dans les secteurs clés comme la santé. Mais, entre le rêve vendu sur les prospectus et la réalité, il y a un monde. Un monde peuplé d'attentes interminables et de promesses floues. Bienvenue dans l'épisode du jour : « L’innovation en panne ».
C'est une histoire qui ne trouve pas sa place dans les brochures touristiques, celle d'un système de santé qui, malgré les promesses d'innovation et de progrès, continue de laisser ses citoyens dans une attente interminable, entre espoir et désarroi.
Malika, une personne comme tant d'autres, qui, emportée par le tourbillon d'une vie déjà assez compliquée, se trouve soudainement paralysée, prisonnière de son propre corps à cause d'une crise de nerfs. À la recherche d'une lueur d'espoir, Malika se dirige vers l'un de ces hôpitaux publics récemment "innovés", où la promesse d'un avenir meilleur pour la santé est affichée en grandes lettres à l'entrée. Mais, oh ironie, l'innovation semble avoir oublié de frapper à la porte des urgences.
À l'arrivée, la salle d’attente est un théâtre, où chaque patient joue le rôle de l’oublié. Plus de vingt âmes en peine peuplent déjà, chacune avec sa propre histoire, sa propre urgence, toutes partageant un même sentiment d'abandon. Et au milieu de ce chaos organisé, un seul médecin – ou plutôt, un étudiant en médecine, encore vert, jeté dans l'arène comme un gladiateur face à des lions affamés.
Le clou du spectacle ? La consultation de Malika, si l'on peut l'appeler ainsi. Un chef-d'œuvre d'absurdité. Un diagnostic à distance, dans le même espace. Une téléconsultation en présentiel, un oxymore vivant qui prête à sourire, si la situation n'était pas aussi tragique. Dix minutes – montre en main – suffisent pour établir un verdict, suivi d'une redirection vers un neurologue, évidemment indisponible au beau milieu de la nuit. "Revenez demain", lance le médecin, comme si la paralysie pouvait prendre rendez-vous.
Mais attendez, le spectacle continue. Pour voir le fameux neurologue, encore faut-il naviguer dans le labyrinthe bureaucratique pour obtenir un rendez-vous. Un parcours du combattant où personne, absolument personne, ne semble accorder d'importance à l'état de Malika. Et que dire des services essentiels comme la radiologie ? Fermés, car apparemment, les urgences médicales ont l'obligeance de respecter des horaires de bureau.
Alors que le Maroc se prépare avec fierté pour des événements d'envergure comme la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, une question brûle les lèvres : si on mettait autant d'énergie à soigner notre système de santé avant de préparer ces fêtes, où en serions-nous ?
Dans ce grand écart entre l'ambition affichée et la réalité du terrain, le système de santé marocain semble jouer une partition solo, laissant patients et professionnels dans une improvisation permanente. Un spectacle qui, malgré son absurdité, ne semble pas près de trouver son final.
En poursuivant votre navigation sur notre site internet, vous acceptez que des cookies soient placés sur votre terminal. Ces cookies sont utilisés pour faciliter votre navigation, vous proposer des offres adaptées et permettre l'élaboration de statistiques. Pour obtenir plus d'informations sur les cookies, vous pouvez consulter notre Notice légale
Restez informé. Acceptez-vous de recevoir nos notifications ?