Après plus de trente ans, le procès de Dino Scala a débuté ce vendredi 10 juin. Celui-ci se déroule devant les assises du Nord, à Douai. L'homme de 61 ans, surnommé le "violeur de la Sambre", avait avoué être l'auteur de 40 viols et agressions dans la région, expliquant ne pas "parvenir à contrôler ses pulsions".
Coopératif avec les enquêteurs depuis son interpellation, il avait pu être retrouvé grâce à des images de vidéosurveillance en 2018. Ce lundi 13 juin, c'est Sandrine, son épouse, qui a pris la parole. Ses propos ont été rapportés par RTL. Elle a d'abord expliqué qu'il était un "bon père travailleur. Il s'est toujours investi pour les autres". Par la suite, elle a évoqué les faits dont il est accusé.
"C'est mal ce qu'il a fait. C'est impardonnable. Mais je n'arrive pas à le réaliser", assure-t-elle avant de mentionner des anecdotes familiales. Alors qu'elle n'a jamais rien soupçonné, elle s'est souvenue que son mari avait l'habitude de "l'embrasser le matin en partant à l'usine, un "je t'aime" juste avant". Lorsque l'avocat général rappelle que Dino Scala a reconnu plusieurs viols et agressions, notamment sur des mineures alors que son épouse était enceinte de leur premier enfant, Sandrine était "en larmes et elle a eu un geste timide de compassion pour les victimes", peut-on lire ensuite. Un témoignage très inattendu.
Dino Scala, que l'on surnomme le "violeur de la Sambre", va devoir répondre de ses actes lors de procès qui va se tenir jusqu'au 1er juillet prochain. Cet ancien ouvrier et entraîneur local de football est accusé d'avoir commis, entre 1988 et 2018, des viols et plusieurs agressions et tentatives d'agressions sexuelles sur 56 victimes âgées de 13 à 48 ans.
Comme l'a rappelé le Monde, il sera "jugé jusqu'au 1er juillet pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle". Au fil des années, Dino Scala n'a pas changé de mode opératoire et, comme l'avait indiqué le Parisien au moment de son arrestation, il avait l'habitude de "s'en prendre à des femmes âgées de 13 à 50 ans, tôt le matin, entre 5h30 et 7h", pouvait-on d'abord lire.
Par la suite, il était précisé qu'il se présentait "toujours de dos, muni de gants, le visage partiellement masqué et agissant sous la menace d'un couteau et dans certains cas, avec une cordelette". Alors qu'il était un homme bon sous tous rapports d'un point de vue extérieur, ses proches n'ont jamais remarqué un geste ou une attitude déplacée qui aurait pu leur mettre la puce à l'oreille.
Dino Scala : que risque l'homme surnommé le "violeur de la Sambre" ?
Durant ces trois semaines de procès, les témoignages et révélations vont s'enchaîner. Ce procès était très attendu puisque les enquêteurs ont mis plus de trente ans avant de parvenir à l'identifier puis l'arrêter. Ce mardi 14 juin, c'est la partie civile qui est entendue sur les faits reprochés à Dino Scala. De son côté, le violeur présumé encourt jusqu'à 20 ans de prison. Le verdict sera rendu le 1er juillet prochain et Dino Scala reste toutefois présumé innocent jusqu'à l'issue définitive de l'affaire.