Déjà frappées de plein fouet par les répercussions de la crise sanitaire née du coronavirus, les opérateurs du transport aérien multiplient les offres et les avantages à l’endroit des pilotes et hôtesses de l’air pour qu’ils répondent présents lors de cette période de haute saison qui sera, de l’avis des spécialistes, marquée par une forte demande surtout après la levée des restrictions décidées dans la douleur par les autorités pour juguler une pandémie mortelle.
Cette période cruciale de l’année peut aussi coûter cher à ces compagnies si elles ne sont pas bien préparées pour satisfaire les attentes d’une clientèle soucieuse de profiter d’une opportunité tant attendue pour prendre son souffle en ces temps difficiles qui portent toujours les séquelles de la crise sanitaire sans précédent.
Pour parer à toute éventualité, la compagnie Southwest Airlines par exemple, qui a essuyé des pertes frôlant les 75 millions de dollars en octobre dernier après l’annulation de 5.000 vols à cause notamment du manque de personnel, a décidé d’offrir à ses employés 120.000 points de récompenses rapides évalués à plus de 1.400 dollars s’ils travaillent 36 jours, et ce du 15 novembre au 14 janvier prochain. “Nous avons l’opportunité de tenir notre engagement vis-à-vis de nos clients, en ces temps difficiles pour nous tous”, a indiqué Sonia Lacore, vice-président de Southwest dans une note destinée aux employés, relevant que ce programme d’avantages et d’incitations se veut une “nouveau pas dans la bonne direction”.
Dans la même veine, American Airlines vient d’annoncer des primes spéciales allant de 150% à 300 % en faveur des pilotes et autres employés qui vont travailler pendant toute la période des vacances de fin d’année.
La semaine dernière, cette même compagnie a dû annuler près de 2.000 vols à cause d’une pénurie de personnel au moment où les Américains ont hâte de retrouver une normalité de vie et de reprendre le chemin des aéroports pour visiter leurs familles ou partir en vacances.
Outre ces mesures incitatives, ces compagnies aériennes ont lancé une campagne de recrutement massif après avoir été contraintes en 2020 de remercier un grand nombre de leur effectif à cause des répercussions de la crise sanitaire.
“Les opérateurs du secteur aérien comme United Airlines, Delta Air Lines, Southwest Airlines et American Airlines envisagent de recruter des milliers de nouveaux employés pour combler le manque laissé par la pandémie de Covid-19” a indiqué le spécialiste Adam Shapiro sur le site de Yahoo Finance.
Dans ce cadre, Elizabeth Bryant, responsable de Southwest Airlines, a indiqué à la presse que sa compagnie est en train de recruter quelque 5.300 employés entre pilotes, hôtesses de l’air et ingénieurs, le but étant de parer à toute éventualité lors de la “précieuse” haute saison.
Aux yeux des observateurs, cette course effrénée à laquelle s’adonnent les géants du transport aérien américain renseigne sur une volonté de vouloir rattraper le temps perdu et récupérer les pertes occasionnées par la pandémie.
En 2020, les pertes nettes des opérateurs aériens aux Etats-Unis ont avoisiné les 35 milliards de dollars à cause des restrictions imposées dans le sillage de la pandémie, selon les estimations du site spécialisé “FactSet”. Pour Southwest airlines, il s’agissait de sa première perte annuelle depuis plus de quatre décennies.
La crise sanitaire a ainsi mis fin à une décennie de profits lors de laquelle, les compagnies ont recruté des dizaines de milliers d’employés, acheté de nouveaux appareils et élargi leurs réseaux d'opérations.
En bourse, les pertes étaient sans précédent depuis des années. Les actions d’American Airlines ont perdu 45% de leur valeur alors que celles de Delta Air Lines, de United Airlines et de Southwest ont chuté de 31, et 51 et 14% respectivement.
“Soumises à la loi” de la pandémie, les compagnies aériennes américaines, qui ont cloué au sol leurs appareils tout au long de la période de confinement, se retrouvent désormais face à une dette accumulée de l’ordre de 172 milliards de dollars, selon “Trade Group Airlines for America”.
Pour solder cette dette "vertigineuse", ces opérateurs mettent les bouchées doubles dans l’espoir de maximiser les profits lors de la saison des vacances. Aux yeux de plusieurs observateurs, le pari n’est pas sans risques d’autant plus que davantage d’employés choisissent de rester chez eux préférant attendre que la vie reprenne “vraiment” son cours normal.
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