Dans ce contexte inquiétant, autorités sanitaires et politiques n’ont eu de cesse de sonner l’alarme face à une situation qui pourrait se détériorer gravement à tout moment, notamment dans le sillage d’une reprise de l’épidémie dans plusieurs pays voisins.
La situation en France "ressemble clairement au début d’une cinquième vague. La circulation du virus s’accélère avec 40% de plus en une semaine. C’est ce que nous avons connu lors des précédentes vagues", alertait en fin de semaine, le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Face à une épidémie qui "reprend fort et partout" en Europe, la France entre "dans une période à risques", avertissait de son côté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
En effet, la situation sanitaire continue de se dégrader dans l'Union européenne et est considérée comme «très inquiétante» dans dix pays et «inquiétante» dans dix autres, selon l'agence européenne chargée des maladies.
Mais si la France est placée par le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) dans la catégorie qui suscite une "inquiétude modérée", les derniers chiffres de l’agence sanitaire Santé publique France dressent un tableau des plus inquiétants.
Dans le pays, le niveau d'alerte a été renforcé ces derniers jours, alors que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 est repassé au-dessus des 10.000 en moyenne sur les sept derniers jours, selon les chiffres officiels.
En outre, le taux d'incidence est repassé au dessus des 100 cas pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, selon Santé Publique France, une première depuis le mois septembre.
À titre de comparaison, le taux d'incidence était de 54 cas pour 100.000 habitants au 1er novembre. La circulation virale a donc quasiment doublé en France en l'espace de deux semaines, signe d'une reprise épidémique sur le territoire national.
Dans son bilan hebdomadaire du 11 novembre correspondant à la semaine 44 de l'année, l’agence sanitaire fait état d’une accélération de la circulation du virus sur le territoire métropolitain accompagnée d’une forte progression du taux d’incidence depuis le début du mois de novembre.
En hausse dans toutes les régions, le taux d’incidence corrigé dépassait 100 cas pour 100 000 habitants dans 21 départements, d’après l’agence, qui précise que lors de la même période, au niveau national, le taux d’incidence corrigé a atteint 90 nouveaux cas pour 100 000 habitants (contre 62 en semaine 43) soit une augmentation de +44%.
Les chiffres de l’agence sanitaire alertent également d’une hausse de 3% des hospitalisations et de 4% des admissions dans les soins intensifs.
Dans ce contexte alarmant, notamment après la découverte de ce qui semble être un nouveau variant du virus dans une école en Bretagne, les autorités sanitaires ont décrété le retour du port du masque obligatoire pour tous les élèves dans les écoles primaires à compter de ce lundi.
Et afin d’accélérer la campagne de rappel, le président Emmanuel Macron avait annoncé la semaine dernière que le maintien du “pass sanitaire” pour les personnes de plus de 65 ans sera conditionné à la troisième dose de vaccin à compter du 15 décembre prochain.
Macron, qui avait souligné lors d’une allocution télévisée que les derniers chiffres sur la situation épidémique constituent un “signe d’alerte”, a appelé “à la plus grande vigilance” qui “nous pousse à agir”.
“Vaccinez-vous pour vous protéger”, avait-t-il lancé à l’adresse des six millions de Français non vaccinés, annonçant par la même occasion le lancement à partir de début décembre d’une campagne de rappel pour les 50-65 et le maintien du masque dans les écoles.
Dans les médias, le débat est désormais lancé au sujet d’un éventuel confinement des personnes non vaccinées, à l’instar de la décision prise en fin de semaine par l’Autriche, en vue de freiner la propagation du virus, mais aussi d’encourager les Français à se faire vacciner.
Mais pour l’instant, les autorités insistent sur l’importance de la vaccination, du +pass sanitaire+ et du respect des gestes barrières pour éviter cette cinquième vague tant redoutée avec tout ce qu’elle pourrait entraîner notamment en termes de mesures de restriction. Et au vu de la situation en Europe et dans plusieurs pays de par le monde, un éventuel resserrement de la vis n’est pas à écarter.
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