Source : Lesinfos
16/02/2024 16:45
Recours aux ressources non conventionnelles et transfert inter-bassins au cœur des solutions pour assurer l'approvisionnement en eau dans un contexte de déficit pluviométrique alarmant.
Dans un contexte de sécheresse exacerbée par les changements climatiques, le Maroc adopte une approche audacieuse en matière de politique de l'eau, privilégiant le recours aux ressources non conventionnelles et le transfert des eaux inter-bassins, révèle le ministre de l'Équipement et de l'Eau, M. Nizar Baraka. Les solutions, conformes aux directives Royales, mettent l'accent sur le dessalement de l'eau de mer, la réutilisation des eaux usées épurées, et le transfert des eaux inexploitées entre les régions hydrauliques du Royaume.
Selon M. Baraka, cette approche novatrice est inscrite dans le Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et d'irrigation (PNAEPI) 2020-2027, élaboré sous les Hautes Instructions Royales. En réponse à une situation hydrique alarmante depuis 2018, le Maroc a déjà mis en œuvre 17 infrastructures de transfert d'eau, couvrant diverses régions du pays, avec d'autres projets programmés.
L'interconnexion entre les bassins hydrauliques, explique le ministre, permet le transfert des eaux inexploitées des régions excédentaires vers celles en pénurie, pour des usages variés tels que l'eau potable, l'industrie et l'irrigation. Cette démarche, couplée à des projets d'équipement de forages, d'installations de stations monobloc, et d'acquisition de camions citernes, contribue à assurer l'approvisionnement en eau potable, en particulier en périodes de sécheresse.
La séance de travail présidée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 16 janvier a mis en lumière un déficit pluviométrique de 70% par rapport à la moyenne pour la période de septembre à mi-janvier 2024, avec un taux de remplissage des barrages de 23,2%. Cela a incité le gouvernement à intensifier les actions prévues dans le cadre du plan d'action d'urgence, englobant la mobilisation optimale des ressources des barrages, des forages et des stations de dessalement.
Le ministre a souligné l'impact des changements climatiques sur le niveau de stockage des barrages, mettant en exergue la nécessité de solutions rapides pour garantir la sécurité de l'alimentation en eau potable.
Les actions prévues incluent l'accélération des chantiers à moyen terme, tels que les barrages en cours de construction, l'interconnexion entre les bassins hydrauliques, le programme national des stations de dessalement, et le programme de réutilisation des eaux usées épurées.