Source : Lesinfos avec agences
15/02/2024 12:00
Selon une étude publiée dans ''Science Advances", Le Maroc serait en première ligne face aux changements climatiques, avec notamment des risques d'invasions de crickets.
Les impacts des changements climatiques sur les invasions de criquets pèlerins font craindre une menace croissante pour le Maroc, selon une étude publiée dans "Science Advances". L'étude met en lumière les risques accrus d'infestations acridiennes résultant des conditions météorologiques extrêmes, soulignant la nécessité d'une coopération régionale pour contrer cette menace pesant sur la sécurité alimentaire.
Les chercheurs, dirigés par le professeur Xiaogang He de l'Université nationale de Singapour, tirent ainsi la sonnette d'alarme sur les conséquences potentiellement dévastatrices des invasions de criquets pèlerins au Maroc. L'étude, basée sur les données de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), indique que les vents et les pluies extrêmes liés aux changements climatiques pourraient aggraver ces crises acridiennes.
Une menace difficile à prévenir et à contrôler
L'étude prévoit des défis croissants dans la prévention et le contrôle des invasions de criquets dans un climat en réchauffement. Le Maroc, parmi les dix pays les plus touchés, se retrouverait particulièrement vulnérable. Le professeur He souligne l'importance de comprendre les répercussions de la variabilité climatique sur la dynamique acridienne, en particulier en ce qui concerne la productivité agricole et la sécurité alimentaire.
Face à ces défis, les auteurs de l'étude appellent à une coopération régionale et continentale renforcée entre les pays et les organisations de lutte contre les criquets pèlerins. Une réponse rapide et des systèmes d'alerte précoce seraient vitaux pour atténuer les effets des invasions, protégeant ainsi les cultures et la sécurité alimentaire.
Conditions météorologiques et terrestres : des facteurs déterminants
D'après l'étude, l'analyse des incidents d'invasions de criquets pèlerins entre 1985 et 2020 révèle un lien étroit entre l'ampleur des invasions et les conditions météorologiques et terrestres. Des pays tels que le Kenya, le Niger, le Yémen et le Pakistan, tout comme le Maroc, ont été particulièrement touchés. Les criquets pèlerins sont plus susceptibles d'infester les zones arides recevant des pluies soudaines et extrêmes.
Le criquet pèlerin, dépeint par la FAO comme "le ravageur migrateur le plus destructeur au monde", sévit déjà dans certaines zones sèches d'Afrique du Nord et de l'Est, du Moyen-Orient et d'Asie du Sud. Ces insectes migrateurs, se déplaçant par millions sur de longues distances, provoquent des ravages dans les cultures, engendrant famine et insécurité alimentaire. Un essaim d'un kilomètre carré peut consommer suffisamment de cultures pour nourrir 35 000 personnes en une journée.
Aussi, selon la même source, les invasions acridiennes majeures ont des conséquences financières colossales. La réponse à une invasion en Afrique de l'Ouest entre 2003 et 2005 a coûté plus de 450 millions de dollars, selon la Banque mondiale. Les dégâts aux cultures étaient estimés à 2,5 milliards de dollars. Face à de tels chiffres, il devient impératif d'adopter des mesures immédiates pour prévenir et contrôler les invasions de criquets, protégeant ainsi la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance.