Abdel Fattah al-Sissi remporte une victoire écrasante avec 89,6 % des voix, garantissant ainsi un troisième mandat présidentiel en Égypte. Cependant, malgré cette réélection prévisible, le pays fait face à des défis économiques et géopolitiques majeurs, alors que la région est secouée par le conflit entre Israël et le Hamas.  

Le président sortant, Abdel Fattah al-Sissi, a été réélu sans surprise à la tête de la République arabe d'Égypte, obtenant un impressionnant 89,6 % des voix lors de l'élection présidentielle récente. Cette victoire, annoncée par l'Autorité nationale des élections, lui assure un nouveau mandat de six ans.

Participation record, baisse de popularité

Hazem Badawy, chef de l'Autorité, a souligné un taux de participation "sans précédent" de 66,8 % parmi les 67 millions d'électeurs égyptiens. Bien que la participation soit élevée, elle marque néanmoins une légère baisse par rapport aux scrutins de 2014 et 2018, où al-Sissi avait remporté la présidence avec plus de 96 % des voix à chaque fois.

Opposition marginale : Al-Sissi en tête

Al-Sissi faisait face à trois candidats, dont le principal rival, Hazem Omar, a obtenu 4,5 % des voix. La victoire d'al-Sissi lui assure un troisième mandat débutant en avril, conformément à la Constitution égyptienne.

Défis économiques et géopolitiques

Malgré la prévisibilité de la réélection, l'Égypte, avec ses 106 millions d'habitants, reste confrontée à des crises multiples. Sur le plan économique, le pays fait face à une inflation alarmante de 36,4 %, une dévaluation monétaire significative et une augmentation constante des prix des produits de base. Deux tiers de la population vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté.

Tensions régionales : Israël, Hamas et l'Égypte en équilibre délicat

Le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas a également perturbé le régime d'Al-Sissi, le pays étant frontalier de la bande de Gaza. Les craintes d'une déstabilisation de l'Égypte et de la Jordanie ont augmenté avec le risque d'un afflux massif de population de Gaza vers l'Égypte. Réélu pour six ans, al-Sissi demeure incontestablement une figure centrale pour l'avenir de la région.