La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a conclu son engagement décennal dans le pays en baissant son emblème national à Bamako. Cette décision, hautement symbolique, intervient dans un contexte où la junte au pouvoir a exprimé son désir de se débarrasser de la présence de la Minusma.
L'ONU avait initialement déployé la Minusma en 2013 pour contrer la montée du djihadisme menaçant la stabilité du Mali, un État économiquement fragile. Cependant, malgré les efforts de la mission et les pertes de plus de 180 membres, principalement causées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique, la situation sécuritaire demeure préoccupante. La violence s'est également étendue aux pays voisins du Burkina Faso et du Niger, entraînant des pertes humaines et des déplacements massifs.
Le chef de la Minusma, El Ghassim Wane, a souligné les défis auxquels la mission a été confrontée dans un environnement de violence asymétrique, sur un terrain d'opérations étendu, avec des attentes élevées de la part des populations locales. Bien que la Minusma ait été critiquée pour son incapacité à contenir la crise, Wane a affirmé que "beaucoup a été accompli" malgré les difficultés.
La Minusma avait pour mandat de soutenir la mise en œuvre d'un accord de paix crucial avec les séparatistes du nord, de contribuer à la stabilisation du centre du Mali, et de protéger les civils et les droits humains. Cependant, la mission a été confrontée à des critiques persistantes, certains Maliens reprochant son incapacité à faire face à la crise.
La situation a été compliquée après le coup d'État militaire de 2020, où la junte au pouvoir a changé de cap stratégique, se détournant de la France pour se rapprocher de la Russie. En juin, le ministre malien des Affaires étrangères a demandé le départ immédiat de la Minusma, déclarant l'échec de la mission.
La Minusma devrait fermer ses sites à Gao et Tombouctou après le 1er janvier, engageant une phase de "liquidation" selon les termes de l'ONU. Le départ de tous les personnels non impliqués dans cette liquidation est prévu d'ici la fin de l'année, laissant derrière elle un bilan complexe mais des enseignements tirés.
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