L’administration Biden se prépare à restreindre l’accès des entreprises chinoises aux services de "cloud" américains, rapporte hier le quotidien The Wall Street Journal.

Cette mesure exigerait des fournisseurs de services cloud américains tels qu'Amazon et Microsoft de demander l'autorisation du gouvernement américain avant de fournir des services de "cloud" qui utilisent des puces d'intelligence artificielle avancées aux clients chinois, explique la publication américaine, qui cite des sources familières avec le dossier.

La décision de l'administration Biden sur les services cloud intervient alors que la Chine a annoncé lundi qu'elle imposerait des restrictions à l'exportation des métaux utilisés dans la fabrication de puces avancées.

Ce conflit à enjeux élevés sur l'accès de la chaîne d'approvisionnement à la technologie la plus avancée au monde s'intensifie à la veille de la visite de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen en Chine, un voyage que l'administration Biden espère apaiser les tensions entre les deux puissances rivales.

Les discussions de Mme Yellen à Pékin devraient aborder les conditions macroéconomiques de chaque pays, ainsi que le changement climatique et la dette des pays en développement.

Les restrictions "cloud" proposées par les États-Unis sont considérées comme un moyen de combler une lacune importante.

Les analystes de la sécurité nationale américaine ont averti que les entreprises chinoises oeuvrant dans le domaine de l'intelligence artificielle pourraient avoir contourné les règles actuelles de contrôle des exportations en utilisant des services cloud.

Ces services permettent aux clients d'acquérir de puissantes capacités de calcul sans acheter d'équipements avancés, y compris des puces.

Selon le Wall Street Journal, le département américain du Commerce devrait dévoiler cette mesure dans les prochaines semaines dans le cadre d'une extension de sa politique de contrôle des exportations de semi-conducteurs mise en œuvre en octobre.

L'interdiction des services cloud serait la dernière d'une série d'actions réciproques entre Washington et Pékin sur les semi-conducteurs et d'autres technologies de pointe.

Préoccupée par les progrès de la Chine dans les technologies d'intelligence artificielle et leurs applications militaires, l'administration Biden intensifie ses efforts pour limiter les transferts de puces et d'autres produits et services aux entreprises chinoises.

La Chine a riposté, notamment en interdisant à certaines entreprises d'acheter des produits à Micron Technology, le plus grand fabricant de puces mémoire aux États-Unis.