Des chercheurs marocains ont récemment publié une étude mettant en lumière l'inquiétante contamination microbienne des viandes de volailles dans le pays, ainsi que la résistance accrue aux antibiotiques de première ligne chez ces bactéries.  

La consommation de viandes de volailles représente 52% de toutes les viandes consommées au Maroc, et le pays est capable de couvrir la totalité de ses besoins pour cette denrée. Cependant, la contamination des viandes de volailles représente une question de santé publique.

L'étude menée par des chercheurs du Laboratoire de Biochimie, environnement et agroalimentaire de la Faculté des Sciences et Techniques de Mohammedia, ainsi que du Laboratoire d'analyses médicales Charles Nicolle, a collecté de manière aseptique des échantillons de viande de volaille dans des sacs stériles de magasins de détail de différentes villes marocaines, entre mai 2021 et juin 2022.

L'analyse bactérienne a révélé que plus de la moitié des échantillons étaient contaminés par Escherichia coli (E. coli), une bactérie Gram-négative qui peut se révéler dangereuse pour la santé humaine en cas de contamination par certains de ses sérotypes. Les pourcentages d'échantillons simples positifs allaient de 28,5% à 75%, en fonction du type de viande et de la ville d'origine de l'échantillon.

En outre, les tests de sensibilité ont montré une résistance accrue aux traitements antibiotiques de première ligne, comme les aminopénicillines sans inhibiteurs de bêta-lactamase, le chloramphénicol, le triméthoprime et le triméthoprime-sulfaméthoxazole.

Les chercheurs ont souligné l'importance d'un meilleur contrôle de l'utilisation et de l'administration des antibiotiques dans la thérapie animale, afin de réduire la résistance aux antibiotiques dans les bactéries présentes dans les aliments et de protéger la santé publique.

Source: https://downloads.hindawi.com/journals/ijfs/2023/7862168.pdf