Tout d'abord, pouvez-vous nous parler un peu de l'Alliance des civilisations de l'ONU et son rôle dans le renforcement du dialogue et de la compréhension entre peuples, particulièrement dans le contexte mondial actuel marqué par une recrudescence des extrémismes religieux et de la désinformation?
Ça sera pour moi la première fois que je participe à une activité de l'Alliance des Civilisations promue par l’ONU. J’avais eu des nouvelles de sa création. Même depuis le peu de connaissance que j’ai, je considère qu’il s’agit d’une belle initiative dont il faut profiter justement pour promouvoir la connaissance mutuelle, le dialogue interculturel et interreligieux et le chemin vers la fraternité universelle.
Ces objectifs sont plus urgents et nécessaires que jamais.
Vous le savez sans doute, c'est à Fès que le Pape Sylvestre II a choisi de compléter ses connaissances, notamment en mathématiques, avant de transmettre ce savoir au monde occidental. Que pensez-vous du choix du Maroc, en général, et de Fès, en particulier, pour abriter cet évènement international ?
Cela reflète la puissance du Maroc comme modèle de dialogue et du vivre ensemble. Au Maroc, nous avons dépassé le modèle basé sur la tolérance, qui était certes louable mais insuffisant. Comme l'avait affirmé SM le Roi Mohammed VI dans Son discours devant le Pape François sur l’esplanade de la Mosquée Hassan, "les religions abrahamiques, n’existent pas pour se tolérer... Elles existent pour s’ouvrir l’une à l’autre et pour se connaître, dans un concours vaillant à se faire du bien l’une à l’autre".
Que l’Alliance des Civilisations ait voulu faire cette rencontre au Maroc, en dit long et reflète de manière positive ce que nous vivons au quotidien dans ce pays. Et le choix concret de Fès réaffirme sa qualité de "capitale spirituelle" du Maroc.
Dans un monde où les moyens de communication abondent mais où l'on se parle de moins en moins, quel rôle peuvent jouer les institutions religieuses pour rapprocher les peuples et les croyances?
Justement la foi religieuse s’exprime en communauté. La synagogue, l’église et la mosquée sont des lieux de réunion, d’assemblée, d'agrégation, de rencontre entre personnes. Le contact direct est nécessaire, c'est pourquoi les religions le promeuvent, ainsi que le dialogue interreligieux. Pour cela il faut que chaque croyant ait une attitude d’ouverture vers l’autre différent, sans peur de se confronter avec d’autres façons de penser, de croire et de célébrer.
Pour que le dialogue soit possible et fécond il faut trois conditions : une identité personnelle claire et forte, le courage de s’ouvrir à la différence et la sincérité dans les intentions.
Si nous tous croyants vivons dans ces trois paramètres, les religions ne seront plus cause de problèmes pour l’humanité, bien au contraire : elles feront partie de la solution.
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