Seize patients atteints d’un cancer (mélanome, cancer colorectal, du poumon, du sein, de la prostate ou de l’ovaire) en impasse thérapeutique ont été inclus dans l’essai, rapporte la revue spécialisée de référence "Nature", expliquant que la technique consiste à prélever des globules blancs des patients pour y modifier des gènes d’intérêt grâce aux ciseaux génétiques, avant d'être réinjectés au malade.
"C’est probablement la thérapie la plus compliquée jamais tentée en clinique", a affirmé le co-auteur de l'étude, Antoni Ribas, chercheur sur le cancer et médecin à l’Université de Californie à Los Angeles, dans un article associé à l’étude.
Grâce à des biopsies, les auteurs de l'étude ont pu mettre en évidence que les cellules T modifiées représentaient jusqu’à 20 % des cellules immunitaires présentes à proximité de la tumeur, soit beaucoup plus que les cellules T natives.
Un mois après l’injection des cellules modifiées, les lésions cancéreuses de cinq patients étaient stables. Deux d’entre eux ont même montré une régression du cancer, fait montrer l'étude.
Selon les chercheurs, il s’agit d’une preuve du concept scientifique, d’autant plus que la méthode est applicable à tous les types de cancers solides, même si la réussite est partielle sur le plan clinique et que de nombreux progrès restent à accomplir.
Les globules blancs prélevés chez les patients étaient des cellules T. Celles-ci ont la capacité de reconnaître les cellules malades (infectées par un virus ou devenues cancéreuses) et de les détruire. C’est grâce à une protéine située sur leur surface (un récepteur TCR) que les cellules T distinguent les cellules à détruire de celles à épargner.
Le récepteur TCR se fixe à un antigène situé à la surface de la cellule suspecte. Selon la nature de l’antigène, la cellule T identifie s’il s’agit d’une cellule malade ou d’une cellule saine. Alors pourquoi les malades atteints de cancer n’arrivent-ils pas à combattre les cellules cancéreuses tout seuls ? Car les cellules T dotées du TCR capable de reconnaître les cellules cancéreuses ne sont pas assez nombreuses pour les détruire.
C’est là qu’interviennent les chercheurs. En prélevant un morceau de la tumeur du patient et des cellules T circulant dans le sang, ils sont en mesure de sélectionner les cellules T possédant le TCR capable de reconnaître les cellules cancéreuses. Il ne reste plus qu’à remplacer le TCR d’un grand nombre de cellules T par ce TCR fonctionnel.
La technologie CRISPR-Cas9 permet cela : elle reconnaît et coupe une séquence d’ADN précise (celle du TCR qui ne fonctionne pas) puis la remplace par une autre séquence d’ADN (celle du TCR opérationnelle). Une fois cette étape réalisée, les cellules T modifiées sont injectées au patient.
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