Dans un entretien accordé à la MAP, Dr Wafa Allam, oncologue et nutritionniste, met en avant l'importance du dépistage précoce de ces cancers pour augmenter les chances de leur traitement, explique les différents stades d'infection par ces deux types de maladies et leurs traitements et met l'accent sur la nécessité d'une alimentation saine dans la prévention du cancer.
Quelle est l'importance du dépistage précoce des cancers du sein et de l'utérus pour augmenter les chances de guérison et qui sont les femmes concernées par le dépistage périodique ?
Le dépistage précoce est le seul moyen qui nous permet de détecter les cancers du sein et du col de l'utérus à un stade précoce.
Pour le cancer du sein, qui touche une femme sur neuf, si la tumeur est détectée à ses débuts, 90% des cas peuvent être traités.
Le dépistage précoce du cancer du sein se fait d'abord par un auto-examen des seins (autopalpation), c'est-à-dire que chaque femme doit, une fois par semaine, se dresser devant le miroir, examiner l'aspect général des seins et relever s'il y a des changements dans la couleur ou la texture de leur peau, ou la présence de gonflements au niveau de la zone inférieure des aisselles.
Deuxièmement, les femmes de plus de 45 ans se doivent de consulter un médecin généraliste, un oncologue ou un gynécologue pour un examen médical une fois par an.
La troisième méthode qui permet un dépistage précoce du cancer du sein est la mammographie, qui est effectuée tous les deux ans, à partir de l'âge de 45 ans.
Quant au dépistage précoce du cancer du col de l'utérus, il concerne toutes les filles, dès le premier rapport sexuel, qui doivent procéder à un "frottis" une fois tous les trois ans.
Quels sont les stades d'infection par les cancers du sein et du col de l'utérus et quelle est l'efficacité du traitement à chaque stade ?
Les stades d'infection par le cancer du sein sont établis selon son degré de propagation au moment du dépistage. Il est à noter que la détermination du degré d'infection par le cancer est très importante pour décider du choix du traitement à suivre.
Les stades sont scindés en fonction de la taille de la tumeur, de l'endroit où elle s'est propagée et de l'ampleur d'infection des ganglions lymphatiques.
Au premier stade de l'infection, au cours duquel le cancer est limité à la zone du sein et non à l'extérieur, l'efficacité du traitement est de 95%, tandis que pour le deuxième stade, au cours duquel le cancer se propage à l'extérieur du sein, elle est estimée à près de 75%. Quant au troisième stade, lorsque le cancer se propage hors du sein pour atteindre la zone des aisselles, l'efficacité du traitement est de 55%, tandis qu'elle est inférieure à 20% au quatrième stade, durant lequel d'autres parties du corps sont touchées, comme les os, les poumons et le foie.
S'agissant du cancer du col de l'utérus, on distingue également quatre stades, qui sont liés à l'étendue de la propagation de la tumeur, que ce soit au niveau du col de l'utérus, de l'utérus, des ganglions lymphatiques ou d'autres parties du corps.
Pour le cancer du col de l'utérus, l'efficacité du traitement sur cinq ans sont plus faibles que celles pour le cancer du sein, surtout aux stades avancés de la maladie qui sont difficiles à traiter.
En général, la nature des traitements change selon les stades de la maladie, car plus le dépistage est précoce, plus le traitement est facile et les chances de guérison sont grandes.
En tant que nutritionniste, pouvez-vous confirmer que l'alimentation a un rôle dans la prévention du cancer ou du moins contribue-t-elle à son traitement ?
On sait que 90% des causes des cancers sont liées à l'environnement du patient et seulement 10% à la présence d'un dysfonctionnement génétique, ce qui signifie que l'on peut contrôler les facteurs cancérigènes à 90% en suivant une alimentation saine, en luttant contre l'obésité et en pratiquant une activité physique, comme l'ont confirmé de nombreuses études scientifiques.
À cet égard, je tiens à souligner qu'il existe un groupe d'aliments classés comme interdits car il a été scientifiquement prouvé qu'ils augmentent le risque de développer tout type de cancers, en particulier le cancer du système digestif. Il s'agit des aliments contenant des gras saturés, des viandes transformées et des conserves.
Il existe aussi d'autres études scientifiques en cours qui examinent le rapport entre d'autres aliments et le risque accru du cancer.
Il est nécessaire d'affirmer que pour les personnes complètement guéries d'un cancer, le risque de développer à nouveau la maladie est plus élevé en l'absence d'un engagement à suivre une alimentation équilibrée et variée et à pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes de marche rapide quotidiennement).
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