L'approche proactive est l'essence même de ce programme ambitieux qui prévoit une série de mesures urgentes couvrant les différents axes du secteur agricole et ce, dans la perspective d'atténuer les lourds effets du retard des précipitations sur les agriculteurs et les éleveurs.
D'ailleurs, l'audience accordée par le Souverain, mercredi dernier, au Chef du gouvernement et au ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, témoigne une nouvelle fois de la haute sollicitude dont le Roi ne cesse d'entourer la population du monde rural et toutes les composantes du secteur agricole et sa forte implication en faveur de ce secteur névralgique de l'économie nationale.
Le gouvernement n'a pas tardé à annoncer, en un temps court, le programme exceptionnel, capitalisant sur l'expérience et l'expertise du Royaume en matière des montages financiers de ce genre de plans, notamment ceux de 2012 et 2016, outre la mobilisation sans équivoque et la parfaite synergie et complémentarité entre l'ensemble des parties prenantes.
Ce programme de grande envergure, qui cible à la fois la dimension économique et celle sociale, est doté d'une enveloppe financière globale de 10 milliards de dirhams (MMDH), soit le double du plan de 2016. Une masse monétaire conséquente qui sera injectée dans le circuit économique national et contribuera au maintien de l'activité. Le Fonds Hassan II pour le développement économique et social contribuera, sur hautes instructions royales, par un montant de 3 MMDH.
Salué par l'ensemble du secteur, ledit programme exceptionnel vise notamment à atténuer les effets de retard des précipitations, à alléger l'impact sur l'activité agricole et à fournir l'aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés. Il s'agit de trois axes principaux portant sur la protection du capital animal et végétal et la gestion de la rareté des eaux, l'assurance agricole et l'allègement des charges financières des agriculteurs et des professionnels.
Dans le détail, le premier axe, d'un coût de 3 MMDH, porte sur la distribution de 7 millions de quintaux d'orge subventionné au profit des éleveurs et de 400.000 tonnes d'aliments composés au profit des éleveurs de vaches laitières afin d'atténuer l’impact de la hausse des prix des aliments du bétail et de la régression des disponibilités en fourrage pour 2,1 MMDH.
Il est aussi question de la vaccination et du traitement de 27 millions de têtes d’ovins et de caprins, de 200.000 têtes de camelins et du traitement des abeilles contre le varroa pour un budget de 300 millions de dirhams (MDH).
Le 1er axe comprend également la réhabilitation des périmètres de petite et moyenne hydraulique pour l’entretien des équipements et la création d'opportunités d'emploi à travers le développement et la mise à niveau des canalisations et Khettara pour un budget de 255 MDH, l'abreuvement du cheptel à travers l’aménagement et l'équipement de points d'eau, l'acquisition de citernes et camions citernes et l’aménagement de parcours sur une superficie de 10.000 hectares pour un budget de 224 MDH.
En plus, une enveloppe de 121 MDH est allouée à l'irrigation de complément pour la pérennisation des vergers nouvellement plantés (de 2 à 5 ans ), aménagés dans le cadre de l’agriculture solidaire sur une superficie de 55.000 hectares.
Pour le deuxième axe du programme, il sera procédé à l’accélération de la mise en œuvre de l’assurance sécheresse pour les agriculteurs, pour un capital assuré par les agriculteurs atteignant 1,12 MMDH sur une superficie de 1 million d’hectares.
Et là, la Mutuelle agricole marocaine d'assurances (MAMDA) a annoncé sa contribution à la mise en œuvre dudit programme à travers deux mesures phares consistant à accélérer le rythme de l'expertise, dès lundi, et à accorder la priorité aux zones touchées.
C'est ce qu'a affirmé, jeudi dernier, Mahmoud Oudrhiri, directeur général délégué de la MAMDA-MCMA qui a expliqué que l'assurance multirisque climatique a pour objectif de couvrir les agriculteurs contre une multitude des risques agricoles, notamment, la sécheresse, les inondations et les problématiques liées aux grandes cultures telles que les légumineuses, les céréales et les graines oléagineuses.
Concernant le troisième axe, il vise le rééchelonnement de la dette des agriculteurs, le financement des opérations d’approvisionnement du marché national en blé et aliments du bétail, en plus du financement des investissements innovants en matière d’irrigation.
A ce niveau, le programme exceptionnel a pu compter sur la mobilisation du Groupe Crédit Agricole du Maroc qui a prévu une enveloppe de 6 MMDH afin de financer l'approvisionnement du marché national en orge, blé et d'autres produits.
Fort est de constater que ce programme tombe à point nommé et apporte vraisemblablement un réel soulagement aux professionnels du secteur agricole, dans un contexte où la crise sanitaire perdure toujours. Il se veut, sans doute, une base d'une politique publique intégrée en matière de gestion de la question hydrique et profitera à l’ensemble des composantes et activités du secteur agricole, premier pourvoyeur d'emplois au Royaume.
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