Louées essentiellement pour leur dernier atout charme, cette mobilité alternative suscite tout de même le débat au sein de la communauté écologique, certains mettant en doute son caractère durable.
"Selon plusieurs études menées récemment, les émissions de gaz à effet de serre de la trottinette électrique atteignent 105 grammes d'équivalent CO2 au kilomètre par passager", a indiqué à la MAP l'ingénieur italien en environnement, Fabio Bianchi, expliquant que ‘’ce moyen de transport, dit durable, se veut beaucoup plus polluant que les transports publics et son bilan carbone se rapproche de celui de la voiture individuelle, en covoiturage”.
D’après cet expert, les émissions dues à la consommation électrique des batteries sont certes marginales, mais la conception, la collecte et le redéploiement des trottinettes alourdissent le bilan.
“L'empreinte carbone prend en compte le cycle de vie complet du véhicule, de l'extraction de ses composants à sa mise au rebut”, a-t-il fait observer.
Il a expliqué que la conception des batteries implique l'exploitation de métaux, dont l'extraction et le traitement polluent les écosystèmes et produisent des déchets toxiques, ajoutant qu’il faut collecter tous les soirs, par camions, les trottinettes électriques pour les recharger.
Le report modal, c'est-à-dire le report des usagers d'un mode de transport à un autre, est également à considérer dans la facture environnementale des trottinettes électriques.
"Quand ce mode ne remplace pas la voiture, il est moins écologique que les modes doux comme le bus ou le vélo", a indiqué M. Bianchi, notant que la valeur ajoutée des nouveaux engins de déplacement personnels motorisés réside dans leur capacité à se substituer aux voitures.
En effet, si les usagers terminent un trajet en voiture qui aurait été effectué à pied ou en transport collectif, le bilan environnemental est insatisfaisant, a-t-il estimé, ajoutant que les trottinettes électriques peuvent être un moyen de mobilité durable efficace si les processus de conception et d'exploitation sont optimisés.
Pour le leader mondial en génie environnemental Acardis, “plus de la moitié de l’empreinte carbone engendrée par cet engin provient de la fabrication et du transport et plus d’un tiers de l’exploitation, notamment la collecte pour recharge”.
Dans ce sens, la multinationale a appelé à davantage d’exigence dans le cahier des charges sur la localisation de fabrication, à l’allongement de la durée de vie des trottinettes et à l’optimisation de leurs conditions d’exploitation par la suppression ou la limitation de la collecte pour recharge ou encore par l’utilisation de voitures électriques ou hybrides pour le ramassage.
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