Tandis que le monde tout entier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en tête en compagnie de plusieurs spécialistes de renom, panique au sujet de la dangerosité du variant « MU », un expert marocain a donné des déclarations à la Map sans fondement, probablement dans le but de rassurer la population…  

Le débat sur le variant « Mu » rappelle à s’y méprendre la polémique constatée en début d’année 2020 quand des médecins-responsables marocains affirmaient que le coronavirus apparu en Chine n’était pas transmissible à l’humain !!

En effet, d’aucuns se rappellent que le Docteur El Mehdi Elballoti, directeur régional de la santé Fès-Meknès avait déclaré aux médias : « La première apparition du Coronavirus était du fait d’une transmission de l’animal à l’homme. Il s’agit du syndrome respiratoire du Moyen-Orient qui est une maladie respiratoire virale due à un nouveau coronavirus détecté pour la première fois en 2012 en Arabie saoudite. Les coronavirus constituent une vaste famille de virus pouvant provoquer des maladies diverses, allant du rhume banal au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Enfin, je tiens à signaler que valeur aujourd’hui (début février 2020, ndlr), il n’y a aucune preuve d’une transmission interhumaine. Le virus, qui est apparu en Chine, proviendrait en fait d’animaux sauvages vendus sur le marché de fruits de mer à Wuhan et les premières victimes sont des vendeurs de ce marché local spécialisé dans la vente en gros de poissons et de fruits de mer ».

Au final, le Coronavirus a fait moult ravages au Maroc et dans le monde entier n’épargnant, depuis son entrée fracassante, aucun pays…

Aujourd’hui, les rumeurs se répandent comme une traînée de poudre sur un autre variant dénommé « Mu ». L’OMS, ne voulant certainement pas reproduire la même erreur lors de l’apparition de la Covid-19 en Chine quand elle n’a pas tiré la sonnette d’alarme, prend très au sérieux ce variant qui a causé beaucoup de décès en Colombie jusqu’à présent !

« Au cœur des préoccupations : le nouveau variant du coronavirus, baptisé « Mu » et identifié pour la première fois en Colombie en janvier. Il est aujourd’hui prédominant dans le pays, ont rapporté jeudi 2 septembre 2021 les autorités sanitaires. Le variant B.1.621, selon la nomenclature scientifique, « est responsable de la troisième vague » de contaminations d’avril à juin 2021 », a déclaré sur une radio locale une responsable de l’Institut national de santé, Marcela Mercado, notant que « Plus ou moins 60 % des décès que nous avons séquencés sont de cette lignée et entre avril et juin 2021, le pays a comptabilisé jusqu’à 700 morts par jour », vient de publier l’agence française (AFP) et d’autres médias, sur les problèmes sanitaires de ce pays d’Amérique latine.

Mme Mercado rappelle également que le variant a été classé à la fin d’août comme « variant à suivre » par l’OMS, notant qu’il est certes apparu pour la première fois sur la côte atlantique de la Colombie (nord) en janvier, mais qu’il a déjà été identifié dans plus de 43 pays et qu’il a démontré une forte contagiosité.

En fait, certes la Colombie a aujourd’hui dépassé la phase la plus critique de la pandémie, en comptant encore un peu moins d’une centaine de décès et 2.000 infections par jour, mais cette amélioration s’est produite grâce principalement à la campagne de vaccination en cours », selon la responsable de l’Institut national de santé.

Et de révéler : « Nous pourrions avoir un pic en octobre », mettant en garde qu’il y a encore des personnes susceptibles d’être contaminées et de « nourrir l’épidémie ».

Dans le même temps au Maroc, un médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé marocain a, dans une déclaration à la Map, affirmé que « Le variant "Mu" du nouveau coronavirus (Covid-19) ne constitue, pour l'instant, aucune source d'inquiétude pour le Maroc ou le reste du monde, à la lumière des données scientifiques disponibles sur ce variant ».

Et d’ajouter : « Les experts estiment que ce nouveau variant n'atteindra pas le niveau de risque du variant "Delta" et écartent l'hypothèse qu'il se propage aussi rapidement que cette souche ».

« Qui sont ces experts ? », se demandent légitiment plusieurs Marocains très préoccupés par la situation épidémiologique au niveau national et mondial, soulignant que « la prévention reste de mise et qu’il est préférable de nous faire peur pour prendre au sérieux la dangerosité et l’extrême contagiosité que de dire qu’il n’y a aucune source d’inquiétude au risque de subir la même chose car n'oublions pas que la Covid-19 est apparue en Chine d'abord pour ensuite se propager dans le monde entier. Donc qui nous dit que ce variant Mu, apparu en Colombie, ne se propagera pas non plus!? …».

Quoi qu’il en soit, rappelons que la pandémie de la Covid-19 a fait au moins 4,5 millions de morts dans le monde depuis la fin de décembre 2019, selon un bilan établi jeudi 2 septembre à 12 heures par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles. L’OMS estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée à la Covid-19, que le bilan de la pandémie pourrait être deux ou trois fois plus élevé que celui qui est calculé à partir des chiffres officiels.

Meyssoune Belmaza