Albert Oiknine, qui a envoûté le public suédois avec ses somptueux caftans reflétant un mariage prodigieux entre tradition et modernité à la STOIFF, a souligné, dans un entretien accordé à la MAP, que le fait de revisiter le Caftan pour notamment en faire des créations "casual" qu'on peut porter tous les jours, permettra à l'industrie de se développer sans perdre de son âme.
Il convient toutefois, a-t-il dit, de garder un style marocain, un travail d’artisan et une touche qui permettra d’identifier facilement le "style typiquement marocain".
"C'est une façon pour moi de dire que tout ce travail sur le caftan ne m’appartient pas uniquement, c’est celui de tout le Maroc. C’est notre savoir-faire ancestral et collectif qui est mis en avant, c’est notre créativité à tous, d’où le fait que mon défilé ait commencé par un drapeau marocain", a-t-il fièrement dit.
S'agissant de la place de la création marocaine sur la scène internationale de la mode, M. Oiknine a souligné que le patrimoine marocain "s’exporte de manière intéressante", estimant que l'industrie de la mode marocaine peut apporter énormément au pays et à son économie, "à condition de se développer dans les règles de l’art".
Quant à la modernisation du caftan marocain, le créateur marocain, affirme que dans un processus créatif, il est impératif de ne pas se poser des limites, qui ne peuvent être que des freins à la créativité. Selon lui, le caftan ne fait pas exception, ajoutant que c’est grâce à des stylistes qui ont toujours osé sortir des sentiers battus qu'on peut continuer à faire avancer le caftan marocain.
Par ailleurs, si M. Ouaknine peut donner des conseils aux Marocains souhaitant devenir créateurs, il insiste sur la passion et le travail dur. L’avantage d’être designer au Maroc, selon lui, est qu’il y a encore très peu de concurrence. Actuellement, la mode marocaine est encore en phase d’expérimentation, elle a soif d’idées créatives.
Il est donc impressionnant de voir que de plus en plus de personnes soutiennent les designers locaux, estime-t-il. Concept unique en Suède, le STOIFF, fondé par la Marocaine Imane Belmkaddem, consiste en un défilé de mode et une exposition dédiés à promouvoir des designers de mode du monde entier, qui utilisent des méthodes durables dans leur production en tenant compte des aspects socioéconomiques, incitant du même coup à consommer plus "durablement".
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