L'inflation accélère aux Etats-Unis et ouvre la porte à une politique monétaire encore plus stricte outre-Atlantique, faisant reculer l'euro à 0,9998 dollar vers 12H45 GMT avant un rebond.
Les inquiétudes sur un arrêt complet des exportations russes de gaz vers l'Europe sont de plus en plus vives: le gouvernement français a évoqué ce week-end une "probable" coupure des approvisionnements.
Vu la croissance maigre dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) peut difficilement remonter ses taux pour combattre l'inflation, qui a atteint en juin 5,8% en France et 7,6% en Allemagne, selon les données publiées ce matin.
Cette faible rémunération pour les détenteurs d'euros pèse sur la monnaie européenne, dont la valeur a perdu près de 12% depuis le début de l'année.
Le dollar galvanisé
Le dollar, quant à lui, est galvanisé par son statut de valeur refuge dans un contexte de ralentissement de l'activité, mais également par les hausses de taux à répétition de la Réserve fédérale (Fed).
La banque centrale américaine ne parvient pas, pour l'instant, à faire ployer l'inflation: la hausse des prix à la consommation a encore accéléré en juin aux Etats-Unis, et se trouve désormais au plus haut depuis novembre 1981.
L'inflation a ainsi atteint 9,1% en juin sur un an, contre 8,6% le mois précédent, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié ce mercredi par le département du Travail. Pour freiner l'emballement des prix, la Fed "poursuivrait, et pourrait même accélérer, son programme de hausses des taux, ce qui soutiendrait le billet vert", juge Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. L'euro résiste mieux face à d'autres devises, comme la livre britannique ou le yen, même s'il ploie à un plus bas depuis 2015 face au franc suisse.
Mais le dollar est particulièrement important car c'est la monnaie de référence de nombreux marchés, dont celui du pétrole. Après son bref plongeon à moins d'un dollar ce mercredi, l'euro remontait et s'échangeait à 1,0030 dollar vers 13H10 GMT. La veille, la monnaie unique avait déjà effleuré la parité avant de remonter, ce que les analystes attribuent à des considérations techniques, certains investisseurs devant notamment couvrir leurs positions.
Mais pour Stephen Innes, analyste chez SPI Management, "les rebonds de l'euro vont probablement être suivis de ventes tant que (le gazoduc) Nordstream 1 ne reprend pas" ses livraisons de gaz russe vers l'Europe.
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