L’écrivaine marocaine Fouzia Kansoussi vient de publier un ouvrage intitulé "Femmes de Marrakech : Traditions citadines et arts de vivre".

Selon l’auteure, cet ouvrage vise à "réhabiliter la mémoire des femmes de Marrakech et la mise en avant de leur rôle, longtemps négligé ou méconnu, dans la construction du patrimoine civilisationnel de la société".

"La femme est la moitié de la société", estime l’auteure de cet ouvrage, déplorant le fait que le rôle historique de la femme n’a pas été mis en valeur de manière satisfaisante.

Ainsi, cet opus vise à faire connaitre aux générations montantes et aux jeunes, ce rôle ainsi que les missions sociales et spirituelles que jouaient les femmes.

Dans cet ouvrage, qui s’apparente à une biographie, Fouzia Kansoussi relate sa propre expérience de vie en femme qui a vécu depuis son enfance au quartier LaKsour, l’un des quartiers les plus emblématiques de la cité ocre, côtoyé de nombre de femmes passées expertes dans les arts culinaires, la haute couture, la broderie, entre autres, sans omettre leur rôle de femmes de foyer, qui ne ménageaient aucun effort en vue de l’éducation de leurs enfants et à leur transmettre les vraies valeurs de société.

En fine connaisseuse des traditions, habitudes et arts de vivres de la femme, l’auteure a débuté son œuvre par la description des demeures et riads où, vivaient des familles en cohabitation, et en parfaite cohésion et solidarité.

En dépit de restrictions de tout genre, dont elle souffrait à cette époque, la femme s’est appropriée un espace (les terrasses) pour se défouler et communiquer avec les voisines afin d’échanger les confidences, jaser et partager les savoir-faire, rappelle-t-elle. En plus des terrasses, les hammams (bains maures) représentaient aussi, des espaces pour la femme pour rencontrer ses voisines et discuter sur différents sujets de la vie.

Dans cet ouvrage, l’auteure a consacré une grande partie aux fêtes et aux cérémonies marquées par une forte présence de femmes, avec une description minutieuse de leurs rituels depuis le "Rchim", "Charatta"...., sans omettre les fêtes du Haouz de Marrakech arabes ou amazighes soient-elles. Le dernier chapitre de cet ouvrage a été consacré aux influences sur l’enfance et l’éducation de l’auteure.

Fouzia Kansoussi "se sente fière d’appartenir à une génération, celle de l’Indépendance, qui a joui de la liberté, l’éducation dans les écoles publiques aux côtés de l’homme et a contribué au développement du Royaume et s’est adaptée avec un mode de vie moderne".

Née à Marrakech, Fouzia Kansoussi a intégré la Faculté des Lettres et Sciences humaines Mohammed V de Rabat, option Histoire et Géographie, juste après l’obtention de son baccalauréat dans la Cité Ocre.

Elle a occupé la fonction d’enseignante depuis 1973 puis administratrice de la bibliothèque de l’Institut Abou El Abbas Sebti des non-voyants à Marrakech.