Lors d'une table ronde au Forum MEDays à Tanger, des experts et responsables politiques africains ont vigoureusement plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU et un renforcement des mécanismes financiers des organisations régionales du continent. Ils ont souligné l'urgence de repenser les structures internationales pour une représentation équitable et un soutien financier adéquat afin de faire face aux multiples crises en Afrique.

Des discours percutants ont animé la table ronde "CS-ONU, CPS-UA, CERs et interventions étrangères : Quelles stratégies pour mieux faire face aux multiples crises actuelles et construire la souveraineté stratégique de l’Afrique?" au Forum MEDays. Les participants ont mis en lumière la nécessité pressante de réformer le Conseil de sécurité de l'ONU pour inclure l'Afrique et adapter ses décisions aux changements géopolitiques en cours.

Appels pour une réforme équitable

Le ministre tchadien des affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif, a critiqué la "politique de deux poids, deux mesures" du CS-ONU, dénonçant un rapport de force qui entrave la prise de décisions justes. Il a appelé à une refonte de l'organisation pour une approche plus équitable, remettant en question le leadership du Conseil onusien et de la Cour pénale internationale.

Les experts ont également souligné les difficultés des organisations régionales africaines, dont l'Union africaine, à agir efficacement en raison d'un manque de ressources financières. L'ancien ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, a noté que l'autonomisation de l'UA est entravée par son dépendance vis-à-vis des financements étrangers.

Repenser les organisations régionales

Le ministre-conseiller du président du Sénégal, Mankeur Ndiaye, a souligné la multiplicité des organisations régionales africaines, appelant à repenser leurs missions pour une plus grande efficacité. Les participants ont également discuté des défis financiers rencontrés par des initiatives telles que le G5 Sahel et le plan d’action de l’UA pour le Sahel.

L'ancien ministre kényan des affaires étrangères, Raphael Tuju, a souligné que les paradigmes géopolitiques reposent sur un rapport de force économique. Il a insisté sur le poids économique important de l'Afrique, soulignant que l'équité devrait être du côté du continent au sein des institutions internationales.

Organisé par l'Institut Amadeus, le Forum MEDays, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, continue de rassembler des leaders mondiaux pour débattre des enjeux mondiaux.