Les répercussions des conditions climatiques difficiles sur les plantations d'oliviers au Maroc ont alimenté les discussions autour du prix de l'huile d'olive. Entre spéculation, sécheresse, et réglementations nouvelles, décryptage d'une situation qui pèse sur les marchés.

Alors que la récolte des olives bat son plein au Maroc, le prix de l'huile d'olive devient le centre des préoccupations. Les deux dernières années de sécheresse ont considérablement impacté les rendements, poussant certains intermédiaires à spéculer sur une hausse des prix.

Des prix en débat

Certains intermédiaires prédisent déjà que le prix d'un litre d'huile d'olive ne devrait pas descendre en-dessous de 100 dirhams dans certaines régions. Une situation qui suscite des inquiétudes, notamment chez les producteurs qui ont du mal à couvrir leurs charges.

Restrictions sur l'exportation

Face à cette situation, le gouvernement a pris des mesures pour réguler le marché. L'exportation des olives et de produits dérivés est désormais soumise à des restrictions, une décision visant à stabiliser les prix sur le marché national. Cette restriction, en vigueur jusqu'au 31 décembre 2024, a pour objectif d'assurer la sécurité alimentaire des citoyens.

Le point de vue des experts

Selon Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive, les prix actuels restent "assez raisonnables" par rapport aux tendances méditerranéennes. Il estime que la mesure de restriction d'exportation aura un effet dissuasif sur les spéculateurs, contribuant à la stabilisation des prix autour de 80 à 90 dirhams.

Perspectives de la filière

Malgré les défis, le ministère de l'Agriculture prévoit une production d'olives de 1,07 million de tonnes à l'automne 2023. Cette récolte pourrait générer un chiffre d'affaires estimé à 7,4 milliards de dirhams, soit une augmentation de 10% par rapport à l'année précédente. La filière oléicole, inscrite dans la stratégie Génération Green (2030), vise à étendre les plantations et à atteindre une production de 3,5 millions de tonnes.