Le marché de l'assurance au Maroc est soumis à une réglementation stricte composée d'un ensemble de lois et de directives, selon le Conseil de la concurrence. Dans un avis sur la situation concurrentielle du secteur, le Conseil souligne que malgré cette réglementation, le marché a été ouvert à la concurrence depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Cela a conduit à la libéralisation des taux de commissionnement des intermédiaires en 2001 et du tarif de toutes les branches d'assurance en 2006.

Le marché de l'assurance a connu des opérations de fusion-absorption ces dernières années, conduisant à un niveau de concentration élevé, observe le Conseil. L'autorité de régulation de l'ACAPS surveille le fonctionnement du secteur. Les données de l'ACAPS indiquent que le secteur des assurances a enregistré un chiffre d'affaires de 57,5 milliards de dirhams en 2022, avec une croissance de 9,7% par rapport à l'année précédente.

Les assurances vie et non-vie ont enregistré des performances positives. Les primes d'assurance vie ont augmenté de 10,7% à 25,4 milliards de dirhams, principalement en raison de la croissance de l'épargne. L'assurance non-vie a atteint 28,4 milliards de dirhams avec une croissance de 6,6%, soutenue notamment par l'assurance automobile.

Cependant, le marché présente des dysfonctionnements, notamment des barrières à l'entrée élevées pour les entreprises d'assurances et les intermédiaires. Le Conseil souligne également un manque de transparence concernant les délais de traitement des agréments pour les opérations d'assurance et des conditions de sortie réglementaires. Le système d'agrément est qualifié « d’hybride » et favorise les assureurs mixtes.

L'offre d'assurance est jugée insuffisamment innovante, avec des segments fragiles et un potentiel inexploité dans la bancassurance, selon le Conseil.