L'Aïd Al-Adha devient depuis quelques années une période de forte activité touristique. Si la plupart des familles continuent de fêter l'Aïd dans la parfaite tradition, à la maison avec leurs proches, d'autres tentent d’allier voyage et spiritualité. Mais quoi qu’il en soit, rien n'atténue la symbolique de l'Aïd.

Reculant chaque année d’une douzaine de jours en fonction du décalage entre les calendriers musulman (lunaire) et grégorien (solaire), la date de l’Aid Al-Adha, célébré le 10 Dhou Al-Hijja, coïncide depuis quelques années avec la saison estivale. Un nouveau filon que les hôteliers n’ont pas manqué de saisir en adaptant leurs offres.

Au-delà de la dynamique extrêmement positive du secteur, qui a enregistré 5,1 millions d’arrivées à fin mai dernier, le retour massif des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et l'alignement de l’Aid avec le week-end réjouissent particulièrement les professionnels qui y voient une opportunité de développer de nouvelles formules.

Sur les réseaux sociaux, les publicités pullulent depuis quelques semaines. Les hôtels, comme l’ensemble des établissements d'hébergement assimilés, proposent des offres sur-mesure pour célébrer l'Aïd comme à la maison .. à une exception près: se délivrer des corvées domestiques.

Et ces offres spéciales semblent d'ores et déjà séduire les vacanciers puisque la plupart des établissements affichent déjà complet. Il faut aussi dire que les hôteliers et les tenanciers des maisons d'hôtes ont pensé à tout, allant même jusqu’à autoriser les voyageurs à apporter leurs propres bêtes, ou encore de s’en voir confier l’achat.

Proposant des services associant tradition et divertissement, les packs "spécial Aid Al-Adha" incluent le rituel du sacrifice et tout le cérémonial qui va avec, à commencer par la prière collective de l'Aïd pour laquelle certains établissements prévoient des navettes pour acheminer les fidèles vers les mosquées.

Barbecues, plats traditionnels de circonstances dont le fameux "boulfaf" et animations, tout est pensé pour offrir aux visiteurs une expérience touristique d’un autre genre. Ce folklore n'attire pas uniquement les Marocains. Curieux à l’idée de découvrir de nouvelles cultures, il n’est pas rare de voir des touristes étrangers prendre part à ces festivités.

A un prix avoisinant les 250 dirhams par personne, ticket d’une demi-journée, les locaux peuvent aussi s’associer aux célébrations organisées dans les établissements de leurs villes. Une alternative de convivialité pour ceux qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent seuls à cette période.

C’est le cas de Adil, jeune trentenaire célibataire qui assure une permanence le jour de l’Aid conformément à son planning professionnel. Pour lui, l'Aïd attendra le lendemain, puisqu'il ne pourra regagner sa ville natale que vendredi après son service. Mais pour ne pas manquer le rendez-vous, Adil continue de scruter sur les réseaux sociaux le meilleur deal des alentours.

Changement de décor pour Yousra qui compte célébrer l'Aïd pour la première fois loin de chez elle. Avec son conjoint et leur enfant en bas âge, le couple a décidé de s'évader le temps d’un week-end en joignant l’utile à l’agréable. Yousra dit avoir succombé aux offres sur internet, et cherche surtout à profiter de l’absence de ses parents, partis accomplir les rites du Hajj, pour vivre cette nouvelle expérience de voyage.

Face à la concurrence, les hôtels et les agences de voyages semblent avoir fait des concessions sur les tarifs “All In” offrant pour certains trois nuitées au prix de deux avec gratuité pour deux enfants. La fourchette de prix reste toutefois assez large en fonction de la catégorie de l'établissement et des services qui y sont proposés.