Le gouvernement affronte le retour sur la scène politique avec un défi de taille : faire en sorte que l'économie espagnole résiste au mieux au coup de l'inflation, mais répondre de manière cohérente sur le long terme pour éviter que ses mesures ne se retournent contre l'économie comme un boomerang.
Sans aucun doute, le premier défi du point de vue de la politique économique se rapporte à la gestion de l’inflation, dont le taux n'a jamais été aussi élevé depuis 40 ans.
L'inflation a commencé à augmenter en mars 2021, en raison de la hausse des prix de l'électricité et des denrées alimentaires. En 2022, la guerre en Ukraine a encore resserré la corde des prix, et l'inflation a atteint des niveaux jamais vus depuis les années 1980 : 10,4 % en août.
La perte du pouvoir d'achat est une réalité, et les politiques que le gouvernement peut employer, puisque la politique monétaire dépend de la Banque Centrale Européenne, sont axées sur l'atténuation des effets d'une inflation élevée. Pour faire face à cette situation, le gouvernement de Pedro Sanchez a obtenu de bons résultats avec l'approbation du plafonnement du gaz, l'exception ibérique, que Bruxelles envisage maintenant de copier pour le reste de l'Europe.
Toutefois, il ne sera pas aussi facile de réduire la facture en automne, lorsque la forte demande d'énergie, associée à la raréfaction des sources d'énergie et au risque de coupures de courant, devrait faire grimper les prix.
Pour réduire les conséquences de l’inflation sur la classe moyenne, un '’grand pacte’’ sur les revenus est en négociation depuis des mois entre les employeurs et les travailleurs, sans grand progrès. Les travailleurs exigent une augmentation des salaires que les employeurs n'acceptent pas, notamment en raison du risque qu'elle entraîne une dangereuse spirale des prix.
L'idée est de négocier un accord sur les salaires qui atténue la perte de pouvoir d'achat sans mettre en péril la viabilité des entreprises. En d'autres termes, si la guerre doit toucher les ménages et les entreprises, le fardeau devra être partagé.
Outre l’inflation, l’Espagne est en proie à la menace d'une interruption de l'approvisionnement en gaz russe. Toutefois, le gouvernement assure qu’il dispose des réserves les plus importantes d'Europe et également de la plus grande capacité de regazéification de GNL (gaz naturel liquéfié) d'Europe.
L’Espagne aura du gaz, mais elle le paiera cher. Jusqu'à présent, le prix du gaz était plafonné. Le gouvernement a approuvé un plafonnement du prix du gaz sur le marché de gros de l'électricité. Cela se traduit par une réduction de la facture d'électricité, qui est ensuite payée par les consommateurs.
Toutefois, cette exception ne durera pas éternellement, surtout lorsque les prix du gaz s'envoleront en raison de la pénurie de GNL, de la forte demande au milieu de l'hiver et des difficultés d'accès aux flux de gaz en provenance d'autres pays.
En outre, le gouvernement est confronté à un défi majeur en 2023 : resserrer les finances publiques. Cependant, cette tâche sera compliquée lors d’une année marquée par plusieurs échéances électorales.
Le premier gouvernement de coalition en Espagne parie sur les fonds européens pour stimuler l’investissement, relancer l’économie et éviter une éventuelle récession.
Au total, l'Espagne recevra 77,34 milliards d'euros d'aide directe de la Commission européenne, soit plus que prévu initialement.
Le défi consiste, à partir du quatrième trimestre, à accélérer le rythme de cette impulsion budgétaire dans l'économie, afin qu'elle s'installe et amortisse les vents contraires à venir. Mais ce ne sera pas un lit de roses. Une fois l'argent reçu, il faut savoir comment le dépenser.
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