Selon les estimations de différents instituts de sondage, un peu plus d’un Français sur deux aurait boudé les urnes à l’occasion de ce scrutin aux enjeux décisifs aussi bien par la majorité présidentielle sortante que pour les oppositions, au moment où le pays fait face tout particulièrement à un renchérissement du coût de la vie, conséquence directe de la guerre en Ukraine, mais aussi d’une sécheresse inédite.
L’abstention a atteint un nouveau record pour un premier tour d'élections législatives, se situant à 51,5% légèrement au-dessus du précédent record du scrutin de 2017 (51,3%).
Dans ce contexte, les différentes formations politiques, dont les candidats se sont qualifiés au second tour, seront appelées à battre le pavé pendant la campagne de l’entre-deux-tours pour essayer de convaincre les plus réticents parmi les électeurs et marquer une différence par rapport à la campagne du tour précédent, au cours de laquelle les plus de 6.000 candidats n’ont pas été en mesure de mobiliser les électeurs, tout particulièrement les jeunes, qui se désintéressent de plus en plus de la politique.
D'autant plus que les urnes ont donné lieu à un duel des plus serrés entre la coalition de gauche, réunie sous la bannière de la "Nouvelle Union populaire écologique et sociale" (Nupes), composée de la France Insoumise, du Parti socialiste, du Parti communiste français et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), arrivée en tête avec entre 25 et 25,8% des voix, devant la majorité présidentielle sortante, réunie au sein de la confédération ''Ensemble'' et regroupant le parti d’Emmanuel Macron ''La République en Marche'' (LREM) -rebaptisé "Renaissance"-, MoDem et Horizons, créditée, selon les instituts de sondage de 25 et 25,8% des voix.
En termes de sièges à l’Assemblée nationale, les premières projections donnent un avantage à la majorité sortante, avec une fourchette de 275 à 310 sièges, devant la gauche rassemblée sous la bannière Nupes qui obtiendrait 180 à 210, toujours selon les instituts de sondage.
Les deux coalitions sont talonnées par la droite classique avec entre 40 et 60 sièges et le parti de l’extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement national, avec entre 5 à 25 sièges.
Ne pouvant pas revendiquer Matignon et imposer une cohabitation inédite depuis des années entre le chef de l’État et son premier ministre, la coalition de gauche, qui s’est mobilisée au surlendemain de l’annonce des résultats de la présidentielle du 24 avril dernier, pourrait toutefois imposer une majorité relative à Emmanuel Macron, qui se verra dans l’obligation de s’allier avec la droite classique pour pouvoir appliquer son programme présidentiel.
Les Républicains, qui lors de la précédente législature, comptaient une centaine de sièges à l’Assemblée nationale et s'imposaient comme le principal groupe d’opposition, peuvent devenir, à en croire les projections des instituts de sondage, incontournables pour le chef de l’État dans la nouvelle configuration de l’Assemblée. L’objectif est de couper la route aussi bien à l’extrême gauche, représentée par la Nupes, qu’à l’extrême droite du Rassemblement national, dont les programmes politiques coupent frontalement avec ceux de la coalition présidentielle.
Dimanche prochain, les Français seront appelés à nouveau aux urnes et ils auront une nouvelle fois la possibilité de faire pencher la balance de l’un ou de l’autre dans un second tour qui reste ouvert sur tous les scénarios.
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