Lahlimi : "La femme est en fait piégée par le poids historique des rapports sociaux"

Lahlimi :
Source : HCP
10/03/2022 13:30

"Le potentiel féminin au niveau du marché du travail au Maroc est "sous valorisé"", tel est le constat patent confirmé ce jeudi à Rabat par le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami.

C'est à l'occasion d'une rencontre organisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en partenariat avec ONU-Femmes et avec l'appui de l'Union européenne autour de la thématique ''l'égalité de genre, impératif du développement durable", que Lahlimi a indiqué que le taux de chômage augmente en parallèle avec le niveau d'instruction. "La situation des femmes est beaucoup plus problématique, notamment, les diplômées de l'enseignement supérieur qui rencontrent de grandes difficultés à accéder à l'emploi, avec un taux de chômage de 33% contre 22% parmi les hommes", a-t-il déploré.

Et de déclarer qu'en plus de la sous-valorisation du potentiel féminin dans le marché du travail, la qualité de l'emploi de la femme reste faible, regrettant que "quand celles-ci accèdent à l'emploi, celui-ci est dominé par l'emploi non rémunéré et une inégalité forte dans sa rémunération".

A ce titre, il a révélé que 64% des femmes actives occupées ont un emploi rémunéré contre 91% pour les hommes, notant qu'en outre, la quasi-totalité des branches présente un écart salarial significatif de l'ordre de 30% en défaveur des femmes, qui est très fort dans l'industrie où l'indice de parité affiche 2,4.

"La femme est en fait piégée par le poids historique des rapports sociaux", estime-t-il avant d'ajouter que la tendance baissière du taux d'activité des femmes est l'une des caractéristiques structurelles de la situation de la femme au Maroc.

Et de souligner que ce taux est situé aujourd'hui à près de 21%, "dénotant de la faible valorisation du potentiel que constitue, en particulier, les femmes inactives".

Comparant les deux périodes de 2000-2009 et celle de 2010-2019, Ahmed Lahlimi a relevé que la contribution de la femme à la croissance économique est passée de 22% durant la première décennie des années 2000 à une contribution négative de 33% durant la deuxième décennie.

"Cette perte est attribuable en grande partie à l'augmentation de l'inactivité de la femme qui a enregistré une contribution négative de presque 16% à la croissance économique", fait-il savoir, non sans assurer que dans les conditions actuelles des structures économiques et en prenant en considération leurs caractéristiques individuelles et socio-économiques, les estimations du potentiel féminin montrent que près de 1,7 million de femmes inactives pourraient devenir des actives occupées en situation de salariat.

Meyssoune Belmaza

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