Le déficit pluviométrique et la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) ont impacté négativement le marché de l'emploi, frappé de plein fouet par une crise sans précédent.
Ainsi, entre 2020 et 2021, le nombre de chômeurs a augmenté de 79.000 personnes, passant de 1.429.000 à 1.508.000 chômeurs, soit une hausse de 5,5%, fait savoir le HCP dans une note sur la situation du marché du travail en 2021.
En 2021, le taux de chômage a atteint 12,3%, soit 0,4% de plus que l'année précédente. Par milieu de résidence, ce taux est passé de 5,9% à 5% (-0,9 point) en milieu rural et de 15,8% à 16,9% en milieu urbain (+1,1 point).
Les inégalités de genre persistent ! Avec un taux de chômage de 16,8%, les femmes sont parmi la catégorie de la population la plus touchée par ce fléau, avec une hausse de 0,6 point (16,2% en 2020), alors que ce taux a quasiment stagné pour les hommes (de 10,7% à 10,9%).
Pourtant, l'impact de la participation accrue des femmes à la population active n'est plus à démontrer, que ça soit sur le plan macroéconomique ou sur le plan microéconomique.
C'est vrai que plusieurs réformes institutionnelles et sociétales ont été mises en œuvre en faveur de la contribution de la femme marocaine au développement du pays. Mais, sur le plan quantitatif sa présence sur le marché du travail n'a pas bénéficié assez de ces évolutions.
Les diplômés: les plus touchés Selon le diplôme, le taux de chômage a enregistré une hausse de 1,1 point parmi les diplômés, passant de 18,5% à 19,6%, et une baisse de 5,6% à 4,6% chez les personnes sans aucun diplôme.
Le constat est là: les diplômés trouvent des difficultés de s'insérer rapidement sur le marché de l'emploi, ce qui interpelle sur l'efficacité des réformes du système éducatif du Maroc visant à réussir une bonne adéquation formation-emploi.
L'écart entre les compétences des diplômés et celles qui sont requises pour mieux affronter le marché de l'emploi est à combler.
Création d'emplois: Une lueur d'espoir L'économie nationale a créé 230.000 postes d'emploi entre 2020 et 2021, contre une perte de 432.000 postes une année auparavant, une création de 165.000 en 2019 et une création annuelle moyenne de 121.000 au cours des trois années pré-pandémie, selon le HCP.
A en croire les chiffres du Haut-commissariat, les secteurs des services et de l'"agriculture, forêt et pêche" demeurent les premiers pourvoyeurs d'emploi en 2021.
Parmi les 10.772.000 actifs occupés estimés en 2021, le secteur des "services" emploie 45,8%, suivi de l'"agriculture, forêt et pêche" (31,2%), de l'"industrie y compris l'artisanat (11,7%) et des "BTP" (11,2%).
Ainsi, le taux d'activité a augmenté de 0,5 point à 45,3%. Avec cette augmentation, le taux d'activité a atteint un niveau avoisinant celui enregistré avant la pandémie (45,8% en 2019).
La recette du gouvernement D'après le ministre de l'Intégration économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, le gouvernement est déterminé à promouvoir le secteur de l'emploi, via des programmes sectoriels favorisant la création d'emplois.
Dans cette optique, le programme "Awrach" a été lancé le mois dernier par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, promettant la création de 250.000 emplois directs, tout au long de la période de sa mise en œuvre en 2022 et 2023, avec comme cible les personnes ayant perdu leur travail à cause de la pandémie du Covid-19 et celles ayant des difficultés d'accéder au marché du travail.
Pour les jeunes entrepreneurs, le gouvernement a conçu le programme "Forsa", qui devrait financer des projets de divers domaines sans conditions préalables. Ainsi, des crédits d'honneur pouvant atteindre 100.000 DH, remboursables en dix années au maximum, seront offerts aux porteurs de projets, pour structurer le projet et le développer de la conception à la réalisation.
Lors de son premier grand oral médiatique, M. Akhannouch fait part de sa volonté de reconduire le programme "Intelaka", lequel arrive à son terme cette année, pour une nouvelle phase.
En gros, l'accompagnement des jeunes entrepreneurs, la facilitation de l'accès au financement et l'amélioration du climat des affaires restent les facteurs clés pour répondre à cette question épineuse qu'est le chômage.
Malika Mojahid
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