Véritables accompagnateurs des petites et moyennes entreprises (PME), les opérateurs du capital investissement ont signé un exercice 2021 satisfaisant, contribuant, ainsi, à la résilience et la croissance des structures investies, au plus fort de la pandémie.
Confirmant cette tendance haussière, Tarik Haddi, Président de l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) a précisé que pas moins de 26 sociétés de gestion gérant 40 fonds d’investissement, opérent dans le secteur pour un montant cumulé levé de 25 milliards de dirhams (MMDH) depuis le démarrage de l’industrie et un total de 250 entreprises investies.
"L’industrie du capital investissement marocaine a évolué favorablement ces dernières années, et ce même en pleine crise de la Covid. L’année 2021 confirme cette tendance", a déclaré M. Haddi à la MAP.
Alors que les prévisions initiales portaient seulement sur 17 investissements en 2021, le président de l’AMIC a indiqué que 29 opérations ont été recensées à ce jour, ajoutant que les levées de fonds des sociétés de gestion pourraient atteindre les 5 milliards de dirhams sur 2021 et 2022.
Côté performance, le taux de rentabilité interne moyen s’est établi à 13% en 2020, avec un élargissement des stades d’intervention des sociétés de gestion, notamment à l’amorçage, grâce à l’initiative "Innov Invest" de l’État portée par Tamwilkoum (ex CCG).
En outre, M. Haddi a évoqué un impact socio-économique "très favorable" sur la croissance des entreprises accompagnées, sur leur gouvernance et leur résilience en période de crise, l’export, la compétitivité, l’emploi, l’inclusion des femmes et des jeunes, l’environnement et la lutte contre l’informel.
Sur le plan des ressources humaines, M. Haddi a fait état d’"une professionnalisation" et "une montée en expérience" des équipes de gestion, dans la mesure où chaque collaborateur compte en moyenne 13 ans d’expérience et 15 opérations d’investissement.
Cette professionnalisation concerne notamment les sociétés de gestion agréée OPCC (Organisme de placement collectif en capital) grâce à la supervision de l’'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), a-t-il précisé.
"A travers près de 140 PME accompagnées entre 2000 et 2020, la contribution fiscale additionnelle du secteur est estimée à plus de 2,55 MMDH pour une durée moyenne de détention de 6 ans", a fait observer M. Haddi.
Par ailleurs, M. Haddi a relevé plusieurs problématiques auxquelles fait face l’industrie, citant en premier lieu "la frilosité des Institutionnels marocains par rapport à cette classe d’actif bien que celle-ci, soit mieux structurée et mieux gérée qu’auparavant, plus performante en terme de TRI investisseur, et qu’elle a fait la preuve de ses externalités positives".
Cette situation persiste bien que "cette industrie soit une brique nécessaire pour le développement économique du pays, notamment à travers le financement et l’accompagnement de l’entrepreneuriat, de l’innovation, de la croissance, de la restructuration ou de la transmission des entreprises".
"Or, à aujourd’hui ce sont essentiellement les +development finance institutions+ (DFIs) qui contribuent aux fonds d’investissement opérant au Maroc", a constaté M. Haddi, rappelant que 68% des levées pour la 4ème génération de fonds (2017-2020) proviennent de capitaux étrangers, dont 56% apportés par des organismes de développement internationaux.
Ainsi, pour améliorer l’attractivité de cette classe d’actif pour les Institutionnels marocains, l’AMIC a émis une série de propositions documentées, portant sur la mise en place d’un Fonds souverain intervenant comme fonds pour les fonds de capital investissements marocains, a indiqué M. Haddi.
Il s’agit, également de la réforme de la loi et du plan comptable Organismes de Placement Collectif en Capital (OPCC) en cours et qui a été préparée avec l’AMMC et la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) pour améliorer l’articulation des dispositifs légaux des lois sur la SA et sur les OPCC et adapter le dispositif légal et règlementaire ainsi que la supervision et le contrôle aux spécificités de l’activité du capital investissement.
En matière de fiscalité, l’AMIC propose la réhabilitation de la neutralité de la TVA, ce qui implique le remboursement de la TVA sur les frais de fonctionnement des fonds marocains, dans la mesure où "celle-ci grève indûment le TRI des investisseurs dans ces fonds et réduit les investissements de ces fonds d’un montant estimé à 5% de leur taille".
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