Selon les estimations de la Banque mondiale (BM), la crise économique et financière que connaît le Liban est l’une des trois pires crises que le monde ait connu depuis le milieu du XIXe siècle.
Elle a entraîné un effondrement financier et une grave régression sur le plan économique, exacerbée notamment par les retombées négatives de la crise sanitaire et l'explosion du port de Beyrouth.
Ainsi, le Produit intérieur brut (PIB) du Liban est passé de près de 55 milliards de dollars USD en 2018, à environ 20 milliards de dollars USD en 2020, alors que le PIB par habitant a reculé de 40%, selon les données de la BM.
La crise a eu de graves répercussions sur les services publics (électricité, eau potable, assainissement, éducation), impactant lourdement leur continuité et compliquant davantage le quotidien du citoyen libanais.
Les salaires des Libanais ont été érodés à cause de la dépréciation de la monnaie locale par rapport au dollar. Selon les statistiques de la Caisse nationale de sécurité sociale, 75 % des employés du secteur privé perçoivent un salaire inférieur à 87$.
Les prix des médicaments ont, quant à eux, enregistré une hausse spectaculaire (multiplication par 10) après la décision du gouvernement d’arrêter la subvention des produits importés.
L'impasse politique, le vide gouvernemental et la démission du gouvernement de Hassan Diab sont autant d’éléments qui ont empêché la Banque mondiale de mettre en place un plan de sauvetage pour la réforme du système financier et économique du pays.
Ce statu quo s’est répercuté également sur l’octroi de l’aide financière internationale au pays des Cèdres car plusieurs conditions sont à satisfaire, notamment la restructuration de la dette, l’audit total des comptes de la Banque centrale et des institutions de l'État ainsi que le partage des pertes encourues entre le gouvernement, la Banque centrale et l'Association des banques.
Nombreux sont les Libanais qui se sont montrés optimistes après la formation du gouvernement de Najib Mikati, chargé de préparer en urgence un plan de sauvetage et de mener des négociations à ce sujet avec la Banque mondiale.
Cependant, le différend entre le duo chiite Hezbollah et le mouvement Amal, membres de la coalition gouvernementale, et les partis de l’opposition sur la partie habilitée à mener l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth divise toujours le gouvernement.
"Il faudrait changer à long terme le système politique qui prévaut dans le pays, mettre fin aux dispositions de l'accord de Taëf et établir un État civil moderne", a indiqué l'écrivain et analyste politique Jamil Kassem dans une déclaration à la MAP.
"Seul un gouvernement doté d’une vision réformiste est capable de sortir le Liban de cette crise et d'empêcher une nouvelle fragmentation nationale", a poursuivi M. Kassem, qui s’exprimait sur les perspectives d'avenir pour le Liban.
De leur côté, les observateurs écartent l'éventuelle formation d'un tel gouvernement vu les circonstances actuelles, les agitations que connaît la région et la situation fragile du pays, considéré comme un carrefour de tensions sectaires et régionales.
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