Les investisseurs nationaux se sont accaparés 90% de ces projets, ce qui reflète un basculement et un retour des capitaux marocains vers le secteur industriel, a souligné Mezzour, qui intervenait lors d’une séance de travail tenue avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Le projet de substitution des importations est axé sur la compétitivité, a-t-il rappelé, faisant observer qu'au-delà des objectifs de substitution, les projets acceptés ont aussi un potentiel d’export et "une possibilité de se mesurer à la concurrence internationale".
Par ailleurs, le ministre a passé en revue les chantiers prioritaires à mener en collaboration avec le secteur privé, à savoir, la création de l'emploi et la consolidation de la souveraineté nationale dans les domaines sanitaire, alimentaire et industriel.
En matière de souveraineté, le ministre a expliqué qu’il s’agit d'"un chantier qui exige d’intégrer plusieurs paramètres comme le renforcement de notre capacité de production en largeur et en profondeur pour que nous soyons en mesure de répondre à différents enjeux".
Et de souligner, dans ce sens, l’impact de la crise des semi-conducteurs qui "fait perdre environ 10 à 15 milliards de dirhams d’export cette année".
Pour sa part, le président de la CGEM, Chakib Alj, a relevé que l’avenir de l'économie marocaine est dans l’industrie, soulignant la nécessité de mettre en place des incitations et un accompagnement adéquats et d'instaurer un cadre favorable, afin que les secteurs productifs soient "plus attractifs".
M. Alj a mis en avant la contribution de la CGEM à l’opérationnalisation du volet économique du Nouveau modèle de développement, à travers son Livre blanc publié en octobre dernier, qui contient, a-t-il dit de "fortes recommandations" pour le développement industriel.
La CGEM recommande, à cet égard, des programmes de financement et de subvention de l’État à un niveau d’intégration locale, a-t-il poursuivi, ajoutant que pour renforcer la compétitivité des écosystèmes industriels existants, il est important de "développer l’intégration de bout-en-bout, partant de la matière première jusqu’au produit fini".
Il est question aussi, selon le président de l’organisation patronale, de changer les codes de la commande publique de manière à stimuler la demande et à promouvoir le "Made in Morocco", tout en donnant une chance aux TPME.
Par ailleurs, "le Made with Morocco" doit être renforcé à travers les synergies entre entreprises marocaines et étrangères dans un esprit de co-développement et co-investissement et par la mise en place d’une politique de valorisation des produits, a-t-il fait valoir.
Une autre mesure serait d’accélérer la mise en place des normes des produits industriels marocains et de soutenir le produit national par l’application de la réciprocité des barrières non tarifaires liant le Maroc avec les autres pays, la surveillance des marchés et le contrôle aux frontières, a fait remarquer Alj.
"Nous estimons que parmi les défis cruciaux d’avenir pour l’industrie marocaine figurent les choix technologiques et l’investissement accru dans la recherche et l’innovation", a indiqué Alj, notant que le Maroc a toutes les capacités pour être "précurseur et pionnier" dans des domaines aussi stratégiques que l’industrie 4.0, l’intelligence artificielle et l’hydrogène vert.
Il est également question de saisir l’opportunité et le potentiel économique des transitions écologique et numérique pour notre industrie, a relevé Alj, soulignant l'importance d'accompagner et soutenir les opérateurs via des incitations et de l’assistance technique.
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