Source : Lesinfos.ma
26/08/2021 16:10
Un post sur l'Instagram officiel du groupe l'ONCF, hier en début d'après-midi, en a ébranlé plusieurs. Portant un message sur une promotion de 50% pour une durée d'une semaine si toutefois le billet est acheté en bitcoin (voir photo ci-contre), ce post est un fake d'après l'Office. Ce dernier n'a pas encore sorti de communiqué jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse, estimant probablement l'avoir retiré assez tôt de la Toile pour passé inaperçu....
Et l'histoire se répète encore et encore avec le piratage de comptes officiels professionnels. Au Maroc, le dernier date d'hier quand les followers du groupe officiel de l'ONCF ont été surpris par une information sur un post, qui ne pouvait s'avérer vraie, dans le pays tout du moins.
En effet, la cryptomonnaie étant interdite au Maroc, officiellement par le biais d'une circulaire tripartite provenant de Bank Al Maghrib, l'Office des Changes et le ministère des Finances, il était inimaginable et impensable qu'un office national, qui plus est, lance une promotion incluant un paiement en bitcoin.
Contacté par nos soins, le centre d'appel de l'ONCF nous a confirmé qu'il s'agit bel et bien d'un post fake et que leur compte instagram uniquement (ni leur site officiel ni leur compte twitter n'ont été piratés, ndlr) a subi ce piratage. Piratage qui a quand même duré dans les 7 heures, puisque ce post a été supprimé vers 22h...
Jusqu'à présent, aucun communiqué officiel n'a été publié par la compagnie ferroviaire. Il est fort possible que ce dernier estime que l'impact n'est pas important de ce post. Mais celui-ci a tout de même figuré en tête d'affiche durant un peu plus de 7 heures hier sur le compte Instagram suivi par plus de 59.000 abonnés!
Aussi, ce post écrit en arabe et anglais a bien été remarqué et il a même été l'objet de discussions entre internautes pendant plusieurs heures...
Discussions dans lesquelles le sujet de la cryptomonnaie a été remis sur le tapis par certains internautes marocains qui pensent sérieusement que le Maroc risque de passer à côté d’une occasion historique si l’on maintient cette méfiance injustifiée envers cette technologie..."Quid du comité interautorité qui devait plancher sur cette question du bitcoin au Maroc?", se demandent-ils légitiment.
Répondant à cette question, Hakima El Alami, directrice du département Surveillance des systèmes et moyens de paiement et inclusion financière à Bank Al-Maghrib a déclaré à Lesinfos.ma : "Au niveau de la Banque Centrale, on a dit que le crypto actif ne répond pas à la définition du moyen de paiement tel qu’il est défini par la loi bancaire. Donc étant donné qu’il ne répond pas à la définition du moyen de paiement, il ne peut être assimilé à un moyen de paiement et bien sûr ni être couvert par les garanties offertes par BAM . C’était ça le sens du communiqué tripartite et on ne l’a pas interdit à notre niveau. On a dit attention, le crypto actif peut présenter un certain nombre de risques. D’abord la volatilité. Quand il a atteint un niveau bas, des gens ont perdu toutes leurs économies. On a dit aussi qu’il peut être en infraction avec la réglementation car n’oublions pas c’est un outil utilisé également pour le blanchiment de capitaux…".
Et de poursuivre : "Nos collègues de l’Office des Changes avaient un avis un peu plus tranché que le nôtre. Il faut savoir aussi que le bitcoin et la technologie sous-jacente qui est la blockchain peut être utilisée pour autre chose, en terme d’authentification par exemple. D’ailleurs, je tiens à rappeler que BAM a abrité en 2019 un symposium dédié à la blockchain. Une Banque Centrale n’est pas là pour dire ou promouvoir une technologie par rapport à une autre. Ceci étant, à BAM, l'on est très regardant quant au risque pour les consommateurs et l’impact sur la stabilité. Ce sont nos soucis majeurs".
Meyssoune Belmaza