La Chambre de commerce Maroc-Ouest Canada vient de voir le jour avec l'ambition de servir de trait d’union entre les hommes d’affaires marocains et ouest-canadiens, et les accompagner dans leur ouverture sur le marché marocain et africain. Cinq questions au président de la Chambre Maroc-Ouest Canada, Khalid Lemzouji.    

La nouvelle structure se fixe aussi pour objectifs de promouvoir des partenariats gagnant-gagnant entre les deux parties, tout en favorisant les transferts de technologies et de savoir-faire.

Approché par la MAP, le président de la Chambre Maroc-Ouest Canada, Khalid Lemzouji, un expert en data analyses, revient sur ses priorités d'action, les créneaux qu'elle se propose d'explorer et la place des compétences et experts de part et d'autre dans son agenda et plan d'action.

A votre avis, pourquoi créer une Chambre de commerce Ouest Canada – Maroc maintenant ?

Khalid Lemzouji: Nous avons une occasion importante de créer un point de connexion entre l'Ouest canadien et le Maroc, avec l'appui de l'ambassade du Maroc à Ottawa.

Nous sommes plus forts lorsque nous réunissons le meilleur du Maroc et de l'Ouest canadien pour soutenir la collaboration dans les affaires, entre nos institutions académiques et nos industries de technologie et d'innovation. Avec notre siège social en Alberta et avec des agents de liaison en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Saskatchewan et dans les Territoires du nord-ouest, nous assurons une large exposition aux principaux centres de commerce, de haute technologie et d'éducation de l'Ouest canadien.

Quels sont les créneaux sur lesquels la nouvelle chambre focalisera ses actions et avec quels acteurs ?

K.L : L'ouest du Canada est un leader mondial dans les domaines de l'agriculture intelligente (smart agriculture), l'agriculture traditionnelle, l'Internet des objets (internet of things), la digitalisation (apprentissage automatique, intelligence artificielle, cloud computing, analyse de données et science des données). En plus, notre Chambre est dirigée par des experts mondialement reconnus dans ces domaines de haute technologie.

L’objectif de la Chambre est d'ouvrir une voie de collaboration entre les entreprises, les universités et les agences gouvernementales, dans ces domaines de la haute technologie, entre l’ouest du Canada et le Maroc.

Est-ce que les investisseurs de l'ouest canadien, largement anglophones, sont prêts à se tourner vers le Maroc?

K.L : Nous sommes bien reliés aux investisseurs de l'ouest canadien et à ceux de toute l'Amérique du Nord, et nous sommes impatients de jeter un pont pour l'investissement au Maroc.

En tant que Chambre de Commerce, nous nous engageons à créer des relations qui profitent aux innovateurs, aux hommes d'affaires et aux investisseurs, et à présenter les opportunités d'investissement inexploitées qui existent au Maroc et en Afrique.

Jamais nous n'avons vu d'aussi grandes quantités de capitaux disponibles en Amérique du Nord, et de plus en plus d'investisseurs aspirent à explorer de nouvelles frontières, en particulier en Afrique. Nous sommes honorés de présenter le Maroc comme porte d'entrée du marché africain aux investisseurs de l'Ouest canadien.

D'après notre expérience, nous avons constaté que les hommes d'affaires marocains ont une bonne expérience des affaires avec des pays anglophones tels que le Canada, l'Angleterre et les États-Unis.

Quelle place pour les compétences et hommes d'affaires marocains résidant au Canada dans votre nouvelle structure dédiée à la promotion du commerce bilatéral?

K.L : En 2016, nous étions un groupe d'entrepreneurs et de scientifiques marocains dans l'ouest du Canada avec la vision de renouer avec la Mère-patrie. Depuis 2019, nous travaillons en étroite collaboration avec l'ambassade marocaine à Ottawa pour créer cette chambre de commerce.

Au cours de ce processus, on s'est rendu compte qu'il y a aussi des Canadiens qui s'intéressent au marché marocain et au marché africain à travers le Royaume. Par conséquent, nous avons décidé de servir à la fois les Marocains et les Canadiens. Ce qui explique pourquoi le conseil d'administration de la Chambre de commerce Ouest Canada est composé de Marocains à 40% et de Canadiens à 60%.

Avez-vous déjà élaboré un plan d'action pour la période à venir ?

K.L : Nous travaillons en étroite collaboration avec l'ambassade du Maroc à Ottawa pour identifier nos priorités pour la période à venir. Nous sommes impatients de faire des progrès significatifs, en particulier dans les domaines de l'agriculture intelligente (smart agriculture), l'agriculture traditionnelle, la haute technologie et la digitalisation, l'Internet des objets et les échanges universitaires. Nous envisageons de canaliser nos efforts dans ce sens. À court terme, nous nous engageons à défendre nos membres et notre communauté, en tant que porte-parole des entreprises à tous les niveaux de gouvernement au Maroc et dans l'Ouest canadien.

Propos recueillis par Khadija Benhaddouch