Tenue le mardi 6 juillet, au siège de BAM à Rabat, cette réunion a, en effet, permis de relever certaines réalités et statistiques qui ont été transmises aux médias par le biais de la Banque Centrale. « Si les signes d’amélioration des perspectives macroéconomiques commencent à s’éclaircir tant au plan national qu’international, les risques associés appellent toutefois à la vigilance en raison de la persistance des incertitudes entourant la maîtrise future de la pandémie (apparition de nouveaux variants du virus, efficacité des vaccins et leur généralisation) », met ainsi en garde le Comité dans le communiqué parvenu à Lesinfos.ma, faisant également savoir qu’après l’épisode de récession sans précédent de 2020, les perspectives de l’économie mondiale tablent sur une reprise de l’activité à 6,6% en 2021 et à 4% en 2022.
De même, sur le plan national et selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, l’économie connaîtrait cette année un rebond à 5,3%, suivi d’une consolidation à 3,3% en 2022, bénéficiant des mesures de soutien budgétaire et monétaire, de l’allègement des restrictions sanitaires et de la reprise chez nos partenaires. Et de souligner s’agissant de la position extérieure, que le déficit du compte courant devrait se creuser à 3,8% du PIB avant de s’atténuer à 2,6% en 2022, en lien notamment avec la reprise des flux du commerce extérieur.
« Dans ces conditions et considérant les tirages extérieurs du Trésor et l’allocation de DTS prévue par le FMI, les avoirs officiels de réserve ressortiraient à 328,5 milliards de dirhams (MMDH) en 2021 et à 338,6 milliards en 2022, permettant ainsi d’assurer la couverture de plus de 7 mois d’importations de biens et services », a indiqué la même source, notant en ce qui concerne les finances publiques, que le déficit budgétaire devrait s’atténuer graduellement à 7,1% du PIB en 2021 puis à 6,6% en 2022, tandis que la dette du Trésor poursuivrait sa progression à 77,8% du PIB en 2021 et 80% en 2022.
La crise s’est répercuté sur la rentabilité…
Le document signale aussi qu’en dépit d’une conjoncture difficile, le crédit bancaire destiné au secteur non financier poursuit son évolution positive, bien qu’à un rythme lent, tiré particulièrement par les crédits de trésorerie garantis par l’Etat en faveur des entreprises non financières et par le maintien de la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale. « Après s’être établie à 3,9% en 2020, cette évolution devrait, compte tenu des perspectives économiques, se situer à 3,5% en 2021 et 3,8% en 2022 », affirme-t-on de même source.
Par ailleurs, il est stipulé dans le communiqué que la crise n’a pas manqué de se répercuter sur la rentabilité et la qualité des actifs du secteur bancaire. « Au titre de l’exercice 2020, le résultat net agrégé des banques, sur base sociale, a connu une baisse de près de 43% à 6,8 MMDH, sous l’effet principalement de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19 », précise le Comité qui ne manque pas de relever que le taux des créances en souffrance s’est hissé à 10,8% pour les entreprises non financières et à 9,3% pour les ménages, contre respectivement 10,1% et 8% à fin 2019.
Et de mettre en exergue, que pour autant, le secteur bancaire continue d’afficher des fondamentaux solides en matière de solvabilité et de liquidité. « Les ratios, sur base sociale, demeurent stables avec un ratio moyen de solvabilité de 15,7% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,4% à fin 2020, supérieurs aux minimas réglementaires. Sur base consolidée, ces ratios ressortent respectivement à 13,6% et à 10,5% », a-t-on ajouté lors de la réunion, avant de faire ressortir que le coussin de liquidité s’établit, pour sa part, à 191% à fin mars 2021 bien au-delà du minimum réglementaire de 100% et que le risque de concentration sur les grands débiteurs continue, quant à lui, de faire l’objet d’une surveillance rapprochée.
Le secteur des assurances s’est montré résilient
« L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de juin 2021 continue de démontrer à cette date la capacité des banques à faire face au choc induit par la crise de la Covid-19 et à maintenir le respect des exigences réglementaires, grâce notamment aux matelas en fonds propres qu’elles ont constitués ces dernières années et à la mise en application par le secteur bancaire de la recommandation de Bank Al-Maghrib de non distribution des dividendes », a expliqué le Comité, avant de s’attarder, par ailleurs, sur le secteur des assurances qui, malgré le contexte difficile lié à la crise sanitaire, a montré, dans l’ensemble, sa résilience et la solidité de ses fondamentaux techniques.
« Les primes émises ont affiché une croissance de 1% pour atteindre 45,1 MMDH, grâce notamment à l’entrée en vigueur du régime obligatoire de couverture des conséquences d’événements catastrophiques qui a généré un volume de primes de 476,7 millions de dirhams », a fait état la même source, concluant, toutefois, qu’a contrario, l’activité financière du secteur a été durement impactée par la contraction du marché boursier.
Meyssoune Belmaza
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