Walid Regragui, le sélectionneur national, a brisé ce vendredi soir (16) le silence après l'élimination de la sélection nationale en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Lors d'une interview accordée à Arryadia, il a abordé les questions concernant ses choix tactiques, les blessures clés, la pression post-Coupe du Monde, et bien sûr, la déception de ne pas avoir atteint les attentes. Voici ce qu'il en ressort.

 

Choix tactiques et gestion des joueurs

 

Questionné sur ses choix concernant Noussair, Boufal, Adli et Ezzalzouli, Regragui explique : "Noussair, notre plan a toujours été de le préparer pour les huitièmes, qu'il soit apte. On a fait notre travail avec le staff médical. Il devait jouer 60 minutes, c'est ce qu'il a fait. L'entraîneur doit faire face à toutes les possibilités. Si je n'ai pas Boufal et Ziyech, j'ai Adli et Ezzalzouli. Je crois en eux, ce sont des joueurs d'avenir. Maintenant, ils ont de l'expérience, ils n'ont que 22 ans, on les prépare pour les échéances prochaines. Boufal a bien joué, il était en forme, mais la blessure, ça fait partie de la compétition. Comme à la Coupe du Monde, on s'est reposé sur notre banc. Il pouvait donner plus. On s'est fait éliminer en huitièmes, c'est moi qui en prends l'entière responsabilité."

 

La pression post-Coupe du Monde

 

Regragui a évoqué la pression que subit l'équipe, surtout après son parcours au Mondial : "Nous devons vivre avec cette pression. Nous avons réalisé une Coupe du Monde historique. À 100%, les équipes nous attendent au tournant, tout le monde veut nous battre. Est-ce qu'on était prêt pour cette adversité ? Cette motivation qu'ils ont eu de vaincre le 4e mondial? Ils étaient surmotivés. Est-ce qu'on était à la hauteur de l'événement, non, nous ne l'avons pas été. Nous devons être à la hauteur. Ce n'est pas une compétition facile. En Afrique pour le Maroc, ça a toujours été difficile. Nous n'avons pas réussi à passer cette barrière psychologique. Nous allons travailler sur ça pour être à la hauteur lors de la prochaine CAN."

 

Analyse du match contre l'Afrique du Sud

 

Regragui analyse son match face à l'Afrique du Sud et la gestion du penalty raté par Hakimi : "Dans le foot, il y a les chiffres. Pour la défaite contre l'Afrique du Sud, deux visions se heurtent. Ceux qui disent qu'on n'a pas été bons, ceux qui disent oui. On a eu la possession, on a eu les expected goals 3, eux 0.6. Dans les stats, on avait tout pour gagner. On a raté un penalty. Et je veux dire bravo à Achraf parce que ce n'est pas facile d'avoir pris cette responsabilité. Je le soutiens, et c'est moi qui prend l'entière responsabilité. Il faut qu'Achraf dépasse ce penalty."

 

Il ajoute : "Personnellement, je pense que l'humidité a pesé sur notre équipe tout au long du match. Notre inefficacité et nos lacunes dans la finition ont été évidentes. J'admets avoir commis des erreurs, et je les utiliserai comme des leçons pour revenir plus fort.''

 

Et conclut à ce sujet : "Le match n'a pas été facile. Il ne faut pas sous-estimer la performance de l'AFS, qui a fini 3ème. Ils ont eu un bon parcours. Ce genre de compétitions se joue dans les détails. Ils ont su en profiter, comme nous avons su en profiter lors de la CDM. C'est la 2ème fois qu'ils nous battent, donc ils méritent. Nous n'avons peut-être pas tout donné face à l'Afrique du Sud"

 

Réflexion sur l'avenir

 

Regragui conclut en parlant des erreurs et de l'avenir : "Dans le football, lorsque tu perds, tu ne peux pas être satisfait, et convaincre les gens devient difficile. En cas de défaite, c'est une erreur, même si je ne suis pas d'accord avec cela. Cependant, parfois, lorsque tu gagnes, même si tu ne joues pas bien, tu reçois les éloges. J'ai fait des erreurs oui, et j'en apprendrai pour revenir plus fort. Quand on tombe, on doit se relever, et voir vers l'avant. Des fois on perd, et il faut apprendre de nos défaites, regarder vers l'avant et être positifs. Il y aura sûrement des changements, staff ou joueurs. On va penser à tout ça. Nous avons un an et demi pour nous préparer pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations, et c'est ce que l'on va faire. On a eu un sicle entre la Coupe du Monde et cette CAN, il y en aura un autre entre cette dernière Coupe d'Afrique et celle organisée au Maroc. Nous aurons la responsabilité de l'emporter."

 

Il conclut cette interview en demandant pardon au peuple marocain pour cette désilusion, et de ne pas avoir pu les rendre heureux comme lors de la Coupe du Monde.