Source : SEFIANI Karim
06/02/2024 12:10
Après 11 ans et 6 titres de champion de Formule 1 remportés avec l'écurie Mercedes, Lewis Hamilton, 39 ans, s'apprête à tourner la page allemande pour entamer un nouveau chapitre italien chez Scuderia Ferrari dès 2025. Un changement de camp qui se révèle chargé d'histoire, mais surtout lourd en conséquences. Analyse.
Scuderia Ferrari, l'écurie emblématique italienne, qui n'a plus décroché le titre en F1 depuis 2007 avec le sacre de Kimi Räikkönen, et le titre constructeur depuis 2008, s'offre ainsi, pour la saison 2025, l'homme qui détient le record de titres en F1, avec 7 couronnes, à égalité avec le pilote qui a forgé la renommée de l'écurie Rouge, Michael Schumacher.
Cette annonce, bien qu'ayant pris tout le monde de court, est tout sauf anodine, constituant un véritable coup de tonnerre dans l'univers de la Formule 1 et susceptible d'entraîner des changements majeurs dans son environnement actuel.
Hamilton-Ferrari : Win Win ?
En signant avec le pilote anglais, la Scuderia Ferrari se donne ainsi l'opportunité de retrouver sa splendeur passée, tout en se procurant la meilleure chance de conquérir le titre, actuellement détenue par Verstappen et Red Bull Racing-Honda, vainqueurs des trois derniers championnats depuis 2021.
C'est également une occasion en or pour Hamilton de se relancer, lui qui, habitué aux succès, n'a plus remporté le titre depuis 2020 et sa série de quatre championnats du monde de F1 consécutifs. Ainsi, c'est un nouveau souffle pour le sextuple champion du monde qui pourrait lui permettre de retrouver la place qu'il a toujours occupée depuis le début de sa carrière, celle de numéro 1.
Reste à savoir si l'écurie italienne parviendra à répondre aux exigences de l'homme aux 103 victoires en Grand Prix.
Scuderia Ferrari, ou la poursuite effrénée d'une gloire révolue
En effet, Ferrari a déçu, beaucoup déçu ces dernières années, devenant même la cible de moqueries en raison des problèmes techniques, mécaniques et organisationnels auxquels elle fait face depuis plusieurs saisons.
De 2009 à aujourd'hui, ce sont 15 saisons d'échecs catastrophiques pour Ferrari. Pire encore, de 2014 à 2016, l'écurie n'a remporté que 3 victoires en 3 ans, suivies du pire classement de son histoire en 2020. Cette année-là, la Scuderia a terminé sixième du championnat des constructeurs, son plus mauvais résultat en quarante ans. Leclerc a fini huitième du championnat et Vettel treizième, sa plus mauvaise saison depuis ses débuts également.
L'éclaircie est venue la saison suivante, en 2021, où, entreprenant des changements fondamentaux, notamment au niveau du moteur, l'écurie est parvenue à renaître de ses cendres en se hissant sur le podium des constructeurs.
Mattia Binotto, directeur de la gestion sportive, expliquait à l'époque : ''Nous avons beaucoup travaillé là-dessus. Cela prend l'erreur davantage comme une opportunité de tirer une leçon plutôt que de blâmer et de pointer du doigt. Il s'agit d'être assez courageux pour entendre, écouter et faire quelque chose qui est vraiment ouvert d'esprit. Il s'agit de travailler en équipe, chaque individu comprenant la responsabilité commune.''
En 2022, Ferrari retrouvera, avec Charles Leclerc, un certain regain de forme, avec un pilote qui terminera deuxième à la fin de la saison. Carlos Sainz Jr, ayant été remercié, Leclerc sera, la saison prochaine, le coéquipier d'Hamilton chez Ferrari.
Ainsi, l'arrivée prochaine du sextuple champion du monde, combinée au regain de forme de l'écurie italienne, comme en témoignent leurs derniers résultats assez satisfaisants, ou au moins meilleurs que ceux des saisons précédentes, pourrait être un cocktail capable de changer la donne pour 2025. Les deux parties aspirent à la victoire, au regain de leur gloire passée, reste à savoir si le duo Hamilton-Leclerc fonctionnera, et reste surtout à savoir comment Mercedes et Verstappen réagiront.
Pour Hamilton, la motivation est également autre, puisqu'il pourrait entrer dans la légende s'il remporte son huitième titre, dépassant ainsi Michael Schumacher, au volant d'une monoplace rouge qui plus est, ce qui pourrait enfin mettre fin au débat du GOAT (Greatest Of All Time). La Scuderia attend également son premier titre pilote depuis 2007 avec Kimi Räikkönen, une disette qui pourrait transformer Hamilton en héros s'il parvient à y mettre fin.
''Je me sens incroyablement chanceux d'avoir la possibilité de réaliser un autre rêve d'enfant : conduire en rouge chez Ferrari'', commentait d'ailleurs le principal intéressé après l'annonce de son arrivée.
Espérons donc que l'idylle prenne, pour l'histoire, pour le sport, et surtout pour nos yeux.