Les débats enflammés à la 15e édition du Forum MEDays, à Tanger, mettent en lumière l'importance du développement des infrastructures pour attirer les investissements et favoriser l'intégration économique en Afrique. Les experts appellent à une redéfinition stratégique et à une résilience face aux défis post-crise, soulignant notamment l'initiative du Gazoduc Maroc-Nigéria comme une opportunité prometteuse.

Lors d'un panel dynamique organisé dans le cadre du Forum MEDays, les participants ont unanimement affirmé que le développement des infrastructures en Afrique est un levier essentiel pour attirer les investissements et stimuler l'intégration économique. Sous le thème captivant "Investissements, infrastructures et industries : redéfinition, redémarrage ou relance ?", les experts ont souligné l'urgence de moderniser les réseaux d'énergie, les systèmes de transport, la logistique et les télécommunications pour dynamiser le commerce et les zones économiques à l'échelle continentale.

Vers une industrialisation durable et une économie propre

Dans un contexte visant à améliorer le climat des affaires et à promouvoir le commerce intra-africain, les intervenants ont mis en avant la nécessité d'une industrialisation durable, de pratiques économiques responsables et de l'adoption des nouvelles technologies. Ils ont plaidé pour la création d'un cadre juridique favorable aux investissements à long terme et le développement de moyens d'accès au financement.

Claire Davanne, consultante de la Banque mondiale, a souligné les dommages collatéraux exponentiels causés par les crises mondiales récentes sur le continent africain, appelant à une résilience renforcée. Elle a insisté sur la formation des ressources humaines, l'adaptation aux changements climatiques et démographiques, soulignant l'exemple de l'Afrique du Sud, avec une population jeune en pleine expansion.

Le développement des infrastructures : Un impératif pour la croissance démographique

Benjamin Arunda, directeur des politiques publiques chez Moharram & Partners, a souligné que le développement des infrastructures en Afrique doit passer par une augmentation des investissements dans le logement. Il a appelé les pays africains à moderniser les politiques de l'habitat, à utiliser les nouvelles technologies pour accélérer la construction et à créer des fonds dédiés.

Mohssine Semmar, président du Directoire Medz, a plaidé pour des procédures facilitées pour encourager les investissements, soulignant le rôle de Medz dans l'amélioration de la qualité des infrastructures. Il a appelé à une écoute proactive du marché pour stimuler l'intégration, en particulier dans les secteurs de l'automobile, de l'aéronautique, de l'outsourcing, de l'ingénierie et de l'agroalimentaire.

Abdoulaye Balde, ministre d'État et directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) au Sénégal, a salué l'initiative du Gazoduc Maroc-Nigéria comme une "opportunité énorme", soulignant l'importance de modèles innovants d'investissement et du développement des réseaux routiers pour changer les paradigmes de l'investissement en Afrique.

Alors que le Forum MEDays réunit des leaders mondiaux et des décideurs politiques, l'accent est mis sur la nécessité de repenser les approches économiques pour assurer un avenir prospère pour le continent africain.