Le "Government Accountability Office" (GAO), organisme d'audit, d'évaluation et d'investigation du Congrès, a en effet rejeté la semaine dernière la réclamation officielle de Bezos, fondateur d'Amazon et patron de Blue Origin, qui contestait la décision de la NASA de n'utiliser qu'un seul fournisseur pour le grand retour de ses astronautes sur la Lune.
Remportée par l’entreprise de Musk, SpaceX, la très médiatisée compétition pour les contrats avec la NASA a longtemps été considérée comme une bataille entre les deux milliardaires, sans prise de compte réelle de la présence d’une troisième entreprise en lice, Dynetics, qui, elle aussi, avait déposé une réclamation officielle contre l’agence spatiale auprès du GAO, entité pouvant examiner les décisions contractuelles fédérales.
Lors de l’annonce de l’appel d’offres, les responsables de la NASA ont déclaré qu'ils recherchaient plusieurs fournisseurs pour assurer à la fois la concurrence et la disponibilité au cas où l’un des modèles aurait des difficultés. Toutefois, le GAO a assuré que la NASA n'avait enfreint aucune de ses règles en n’accordant qu'un seul contrat.
L'annonce de l’appel d’offres indique que l'agence spatiale se réservait le droit de ne retenir qu'un seul fournisseur, voire aucun. Affirmant que la NASA avait évalué équitablement les trois propositions, et bien qu'il ait convenu que l’agence spatiale avait indûment renoncé à une exigence pour SpaceX, l’Office a jugé que cette erreur n'était pas suffisamment grave pour mériter un nouvel appel d’offres.
"La décision conclut également que les contestataires n'ont pu établir aucune possibilité raisonnable de préjudice concurrentiel résultant de cet écart limité dans l'évaluation", a précisé le GAO dans un communiqué. De leur côté, les responsables de la NASA, qui avait justifié leur décision en invoquant un budget limité, ont annoncé le lancement d'un nouvel appel d’offres portant sur la conception d'atterrisseurs lunaires, ouvert à Blue Origin, Dynetics et à toute autre entreprise qui serait intéressée.
"Il est important de noter que la décision du GAO permettra à la NASA et à SpaceX d'établir un calendrier pour le premier atterrissage en équipage sur la lune depuis plus de 50 ans", a tenu à rappeler l’agence spatiale dans un communiqué.
"Nous restons convaincus qu'il y avait des problèmes fondamentaux avec la décision de la NASA, mais le GAO n'a pas été en mesure de les traiter en raison de leur compétence limitée. Nous continuerons à plaider en faveur de deux fournisseurs immédiats, car nous pensons que c'est la bonne solution », a, pour sa part, affirmé Blue Origin dans un communiqué suite au rejet de sa contestation.
Etant donné qu’il ne s'agissait pas d'un appel d’offres de contrat fédéral typique où les entreprises rivalisent pour une tâche bien définie, Bezos et les responsables de Blue Origin assurent que la NASA peut toujours octroyer des contrats supplémentaires si elle le souhaite.
Bezos a également adressé une lettre ouverte à l’administrateur de la NASA, Bill Nelson, où il renonce à 2 milliards de dollars des 6 milliards figurant dans l’offre initiale, une concession qui répondrait, selon l’homme le plus riche au monde, aux contraintes de financement citées auparavant par l’agence spatiale.
Les offres actuelles de Blue Origin et de Dynetics restent valables jusqu'au 9 août. Un porte-parole de Blue Origin a déclaré que l’entreprise avait demandé à l’agence spatiale de prolonger ce délai jusqu'au 1er novembre "afin de s'assurer que la NASA ait toutes les chances d'attribuer un deuxième fournisseur et de rétablir la concurrence".
En se tournant vers des entreprises privées pour l’accompagner dans son programme lunaire, connu sous le nom d'Artemis, la NASA espère recréer les succès de sous-traitance du transport de fret. Dans le passé, la NASA a conçu et exploité son propre vaisseau spatial, une approche qui s’est avérée plus coûteuse.
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