Face au renchérissement des denrées alimentaires et de la situation dramatique de la hausse du chômage, les ménages marocains sentent l’étau se resserrer de plus en plus, d’où un moral très en berne. Ce ressenti vient d’ailleurs d’être confirmé par le HCP dans les derniers résultats de son enquête de conjoncture effectuée auprès des ménages lors du deuxième trimestre de 2021. Des résultats qui laissent entendre que le verre est plutôt à moitié vide pour les Marocains.
En effet, cette étude, menée par le HCP, montre, globalement, que la confiance des ménages s’est dégradée lors de cette période, faisant ressortir un ICM qui s’est ainsi établi à 63,0 points, au lieu de 68,3 points enregistrés le trimestre précédent et 65,6 points une année auparavant.
Ainsi, au deuxième trimestre de 2021, le HCP fait état de 65,6% des sondés qui déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, contre à peine 19,6% et 14,8% qui notent respectivement un maintien au même niveau et une amélioration.
De fil en aiguille, l’enquête fait aussi apparaître que durant les deux premiers mois de cette année, 87,1% des ménages pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois contre une proportion minime des ménages (0,3%) qui ressentent leur diminution.
Pis encore, d’après les enquêtés ce n’est pas près de s’arranger avec d’autres augmentations attendues des prix des produits alimentaires. « 70,6% des ménages se disent hantés par de potentielles hausses des prix des produits alimentaires au courant des 12 prochains mois, contre 2,9% seulement qui s’attendent à leur baisse », met en exergue la note de conjoncture.
Sur le front du chômage, le HCP continue de plus belle dévoilant de craintes en progression. C’est ainsi qu’au deuxième trimestre de 2021, 80% contre 10,2% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois.
Opinions toujours pessimistes sur le chômage
Parallèlement, la même source met en avant une conjoncture toujours perçue par les Marocains comme moins propice à l’achat de biens durables signalant que près de 75% des ménages marocains considèrent, à la même période, que le moment est inopportun pour faire des achats de biens durables contre à peine 9% qui pensent différemment.
Autre bémol, s’il est certes vrai que l'opinion des ménages sur leur future situation financière personnelle, s’est un tantinet améliorée, il n’en reste pas moins que le HCP souligne qu’au deuxième trimestre de 2021, ce sont tout de même près de 42% des enquêtés qui déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne contre 54,6% des ménages qui voient les choses autrement, estimant que leurs revenus couvrent leurs dépenses.
De même, l'opinion des ménages, quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, s’aligne nettement au même niveau de pessimisme des 42%. En effet, l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami assure que 55,5% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée contre 5,5%.
Résultat des courses : si la confiance des ménages est un indice clé pour évaluer le niveau futur de la consommation, moteur important de la croissance au Maroc, ce dernier sondage du HCP, jette un pavé dans la mare en nous renseignant sur le vécu du citoyen marocain lambda ainsi que ses affres et appréhensions par rapport à l’avenir.
Meyssoune Belmaza
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